Le Bureau de la CEA (Commission économique des Nations unies pour l’Afrique) pour l’Afrique du Nord a lancé, mercredi 20 juillet 2022, un atelier sous le thème « Renforcement de la participation du secteur privé en Afrique du Nord », en partenariat avec l’Université Abdelmalek Essaadi et l’Ecole Nationale Supérieure de Commerce et de Gestion de Tanger (ENCGT).
Prévue du 20 au 22 juillet à Tanger (Maroc) la rencontre a pour objectif d’offrir à des praticiens, décideurs, représentants des institutions de développement et universitaires une plateforme d’échange sur les politiques et meilleures pratiques pour le renforcement de la contribution du secteur privé aux économies nord-africaines. Les participants évoqueront également à cette occasion les grandes lignes d’une feuille de route pour s’attaquer à cette problématique tout en prenant en compte les spécificités nationales.
« Dans le contexte économique actuel, les secteurs publics nord-africains ont une marge de manœuvre très limitée pour l’investissement et, plus généralement, pour la contribution à des politiques anticycliques. D’où la nécessité de plus en plus significative d’impliquer davantage le secteur privé dans l’écologisation de l’économie et la lutte contre des problématiques sociales telles que la pauvreté ou l’insécurité alimentaire. Nous devons comprendre ce qui limite le développement du secteur privé et les défis liés à une croissance relativement basse, la faible participation au marché du travail ainsi que la productivité réduite qui caractérise la région », a déclaré Zuzana Brixiova Schwidrowski, directrice du Bureau de la CEA en Afrique du Nord.
La nécessité de renforcer la participation du secteur privé dans les économies nord-africaines n’est pas un constat nouveau, mais il reste important : bien qu’elle comprenne plusieurs des principales économiques africaines, l’Afrique du Nord n’attire aujourd’hui que 15 % des investissements en Afrique, a-t-elle ajouté.
“Nous connaissons aujourd’hui une période d’incertitude caractérisée par une combinaison de tendances conjoncturelles et structurelles, entre les nouvelles variantes de la Covid-19, l’impact du conflit russo-ukrainien, les pressions inflationnistes et le faible taux de participation au marché du travail. Le modèle de développement nord-africain, qui repose essentiellement sur les investissements publics, montre aujourd’hui ses limites sur le plan de la création d’emplois, de la réduction de la pauvreté et de la transition vers l’économie verte, d’où la nécessité d’une plus grande inclusion du secteur privé », a convenu Nabil Jedlane, professeur d’économie à l’ENCG de Tanger.
Tout au long des travaux, les participants discuteront également de six aspects clés qui peuvent contribuer au développement d’un secteur privé prospère en Afrique du Nord :
- Comment les États peuvent créer un écosystème favorable au secteur privé par le biais de réglementations et de politiques adéquates
- Comment faciliter l’accès des petites entreprises au financement à travers de nouvelles sources de financement, en plus du financement bancaire traditionnel
- Les chaînes de valeur nationales et régionales et les politiques nécessaires pour renforcer la connexion des pays aux segments à plus forte valeur ajoutée avec davantage d’effets bénéfiques sur les économies nationales.
- Comment résoudre la problématique de l’inadéquation entre les compétences formées par les systèmes éducatifs formels et celles demandées par le secteur privé.
- Les opportunités offertes par le renforcement de la capacité d’innovation des pays nord-africains, son impact sur la création d’emplois et la génération de revenus et comment les gouvernements peuvent la renforcer.
- La transition de l’Afrique du Nord vers l’économie verte, ses pays étant particulièrement exposés au changement climatique, et comment le secteur privé peut jouer un rôle déterminant dans cette transformation.