Sur un échantillon de 50 000 Tunisiens, environs 90% souffrent d’un épisode de douleur toutes les semaines, a révélé Dr Fairouz Ellouz, directrice générale des laboratoires chez SANOFI “consumer health care North East Africa “.

En effet, selon une étude élaborée par SANOFI, ” 60% d’entre eux ont vu leur vie changer suite à ces douleurs, alors que 34% vivent avec des séquelles psychologiques et des appréhensions d’avoir mal tous les jours “, a-t-elle ajouté.

Selon appelle à s’interroger sur les répercussions de cette situation envers la personne elle-même, envers ses proches, sa famille et ses enfants, envers son travail et envers toute la société. ” Imaginez tous les dégâts collatéraux que peut générer une douleur non traitée “, a-t-elle dit.

S’exprimant lors d’une journée d’étude organisée par l’association Med.tn à l’occasion de la Journée internationale des auto-soins célébrée le 24 juillet de chaque année, Ellouz a ajouté que sur les 50 000 Tunisiens interrogés, seulement 30% affirment consulter un médecin ou s’adresser à une pharmacie afin de demander conseil et d’exposer son problème.

Souffrir en permanence, changer d’attitude…

“70% de cette population souffre en silence et accuse réception de la douleur sans aucune prise en charge et tout en étant convaincue que c’est normal d’avoir mal “, a-t-elle fait savoir.

La dynamique de santé en Tunisie a toujours porté sur les maladies graves et chroniques mais on s’est rendu compte que les économies de maladies ne viennent pas seulement de ces maladies mais aussi des maladies de tous les jours.

Selon Dr Ellouz, il y a toute une attitude à changer par rapport à la prise de conscience de sa santé physique et psychologique.

Pour sa part, Naoufel Amira, secrétaire général du syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie (SPOT), a indiqué qu’aujourd’hui 500 000 Tunisiens vont en pharmacies tous les jours. “Le self care est un moyen pour faire face aux problèmes d’économie de santé, aux dettes de la CNAM et au coût de la santé”, a-t-il estimé, soulignant qu’on a besoin de prodiguer des petits soins pour les Tunisiens au moindre coût et avec beaucoup de compétence.

Selon Amira, il faut que les textes de loi qui datent de 1973 changent afin de s’adapter à la réalité du domaine et à l’actualité du Tunisien de tous les jours. ”

Le Tunisien a besoin d’avoir des soins de première ligne de grande qualité de la part des officines qui représentent le premier allié de proximité sanitaire pour tous les Tunisiens “, a-t-il indiqué.

Selon Amira, l’automédication a pris en Tunisie une connotation péjorative alors qu’il s’agit d’un terme très connu et reconnu dans le monde entier, ajoutant qu’il faut la cadrer et changer les règles et prodiguer des soins de première nécessité. Il a rappelé que la Tunisie occupe la deuxième place des pays qui consomment le plus d’antibiotique dans le monde après la Turquie. ” C’est à travers notamment les soins, auto-demandés par le citoyen, qu’on luttera contre la consommation d’antibiotiques à condition qu’ils soit conseillé par un professionnel de santé apte à dispenser des médicaments hors liste et non prescrits par un médecin, a-t-il dit.

Le 24 juillet marque la Journée internationale des auto-soins qui vise à sensibiliser le public à l’importance des auto-soins pour demeurer en bonne santé et pour la prévention ou le délai de maladie.

La Journée des auto-soins a été établie en 2011 par l’International Self-Care Foundation (ISCF).