Le Comité de la Banque Al-Maghrib a analysé l’évolution de la situation du système financier au regard des tendances économiques et financières et a relevé les principaux constats suivants :
– En dépit du fort rebond de l’activité économique nationale en 2021, les vulnérabilités liées aux conséquences de la crise en Ukraine, la montée des pressions inflationnistes et les mauvaises conditions de la campagne agricole, ne manqueraient pas de peser sur les perspectives économiques.
Dans ce contexte défavorable et selon les projections de Bank Al-Maghrib, la croissance de l’économie nationale devrait ralentir à 1% en 2022 avant de s’accélérer à 4% en 2023. Au plan des comptes extérieurs, le déficit du compte courant augmenterait à 4,9% du PIB en 2022 avant de revenir à 3,8% en 2023, tandis que les avoirs officiels de réserve permettraient, en intégrant notamment les prévisions du financement extérieur du Trésor, une couverture autour de 6 mois d’importations de biens et services.
Pour ce qui est des finances publiques, le déficit budgétaire devrait se creuser à 6,3% du PIB en 2022 avant de s’atténuer à 5,6% en 2023, alors que l’endettement du Trésor se situerait à 70,1% du PIB en 2022 et puis à 70,7% en 2023.
– Dans une conjoncture difficile, le crédit bancaire destiné au secteur non financier a progressé à un rythme modéré. La hausse des créances en souffrance a poursuivi son atténuation au cours des quatre premiers mois de l’année 2022 et le taux de sinistralité s’est stabilisé à fin avril 2022 à 11,2% au titre des crédits aux entreprises non financières et à 9,8% au titre des crédits aux ménages. Il en résulte un taux des créances en souffrance du secteur bancaire de 8,7%. Le taux de couverture de ces créances par les provisions s’est maintenu autour de 68%.
– Le secteur bancaire demeure solide et résilient au plan de la rentabilité, de la liquidité et de la solvabilité. Après une contraction observée en 2020, le résultat net cumulé des banques a connu, au titre de l’exercice 2021, un rebond de 76,4%. Le ratio de liquidité à court terme s’établit à des niveaux confortables. Au plan de la capitalisation, les ratios de solvabilité et de fonds propres de première catégorie se situent, à fin 2021, à 15,8% et 12%, sur base sociale, pour des minimas réglementaires de 12% et 9%. Sur base consolidée, ces ratios ressortent respectivement à 13,9% et à 11,2%. L’exercice de macro stress test de solvabilité réalisé par Bank Al-Maghrib en juin 2022 montre une résilience du secteur bancaire face à des scénarii simulant la dégradation des conditions macroéconomiques. (source: BAM)