Selon les résultats du sondage Sigma Conseil publiés mardi 26 juillet 2022, le oui est massif, sans surprise.
Le taux de participation serait de 25%, certes faible mais non ridicule. Le taux d’abstention de 75% serait de 21% le résultat d’un choix politique de boycott et de 54% le résultat d’autres causes.
Les perdants sont légion. Ce sont d’abord les partis qui ont appelé au boycott. Mais aussi, et clairement, le sens civique, la perception du vote comme un devoir (54% du total !).
L’indigence de la classe politique, dans son immense majorité, l’absence d’un discours rénové et mobilisateur, la dichotomie entre les slogans politiques et la réalité quotidienne de la population en sont des causes certaines.
La question aujourd’hui est comment faire retrouver aux Tunisiens la voie du civisme et de la participation. Le chemin sera long. Il s’annonce chaotique et hasardeux.
Une deuxième question est relative à l’absence des jeunes, après qu’ils ont porté aux nues KS, il y a moins de trois ans.
Une autre question enfin, plus immédiate que toutes, est Ok pour la Constitution. Et après? Cette nouvelle Constitution que très peu de gens ont lue et qui divise déjà tant permettra-t-elle de répondre aux exigences de l’immense majorité des Tunisiens de plus d’opportunités économiques et de meilleures conditions sociales ? Permettra-t-elle d’éviter à la Tunisie le défaut de paiement ? L’effondrement annoncé du pouvoir d’achat, la désindustrialisation du pays, la dégradation de l’environnement, la fuite des cerveaux, l’émigration sauvage, le désenchantement des jeunes et tant d’autres dangers qui nous guettent ?
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Une fois adoptée, l’exécutif retrouvera-t-il la voix de la raison avec un discours moins empreint de populisme et de démagogie, plus raisonnable et plus responsable ?
Il dépend de réponses adéquates à ces questions lancinantes pour que la Tunisie trouve sa voie vers plus de création de richesses pour tous, plus d’inclusion, plus de solidarités, plus de durabilité, plus d’efficacité et plus de performance.