Les travaux d’un atelier régional sur la protection des végétaux dans la zone du Moyen-Orient et Afrique du Nord ont débuté lundi 1er août 2022 à Tunis avec la participation de plusieurs experts venus d’Algérie, Arabie Saoudite, Libye, Liban, Maroc, Mauritanie, Syrie, Egypte, Irak, Iran, Yémen, Qatar, Soudan, Koweït et de Tunisie.
Il se poursuivra jusqu’au 4 courant, et est organisé par le Bureau régional de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord en collaboration avec le secrétariat de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) et l’Organisation pour la protection des végétaux du Proche-Orient (NEPPO).
Cette rencontre se tient format hybride après deux années de virtuelles en raison des contraintes imposées par la pandémie de Covid-19, précise un communiqué de la FAO, ajoutant que ce forum va permettre aux participants d’échanger des informations actualisées sur les perspectives de coordination et de collaboration entre les pays de la région NENA.
Les travaux rendront compte des résultats des consultations techniques sur les normes internationales des mesures phytosanitaires (NIMP), la mise à jour des activités du Comité des normes et du Comité de mise en œuvre et de renforcement des capacités. Un focus sera fait sur les projets en cours, ainsi qu’une étude des mesures et normes internationales portant sur la protection de végétaux et de la biodiversité dans les pays et faciliter les échanges commerciaux.
Au cours de son allocution d’ouverture, Elyes Hamza, ministre tunisien de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, a rappelé l’ampleur des conséquences néfastes des maladies et de la circulation des ravageurs, parasites, virus, insectes et champignons sur les plantes et les végétaux dans les pays de la région NENA.
Se basant sur les données globales de la FAO, le ministre a affirmé que les pertes par année sur les produits agricoles sont de l’ordre de 40%. ” L’exemple du feu bactérien qui a sévit en Tunisie, sur la production de l’arboriculture, en est une parfaite illustration. Suite à la contamination inédite en 2012, les espaces cultivables ont été résorber de 61% pour passer de, 8000 hectares à 3100 hectares “, a-t-il encore précisé.
De son côté, Abdelhakim El Waer, directeur général adjoint de la FAO et coordinateur régional de la FAO pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, dira que “l’application et le respect des normes phytosanitaires internationales aident les pays de la région à améliorer l’accès de leurs exportations agricoles aux marchés mondiaux et à trouver une entrée sur les marchés les plus compétitifs d’Europe, d’Asie et d’Amérique”.
En plus des menaces pour la santé humaine, ajoute-t-il, la prévalence continue des phytoravageurs et des maladies constituent une grave menace pour la sécurité alimentaire… Ces dommages causés à l’agriculture exacerbent le problème croissant de la faim dans le monde et menacent les moyens de subsistance ruraux “, souligne encore le responsable”.
Et de rappeler que dans différents pays représentés dans cet atelier régional, la présence du ” charançon rouge ” qui menace les palmiers, la chenille légionnaire d’automne qui s’attaque aux céréales et plus particulièrement le maïs, la quatrième souche tropicale de fusarium ” qui provoque la maladie du flétrissement des bananes, la bactérie Xylella fastidoisa, qui détruit les oliviers et d’autres phytoravageurs seront au cœur des travaux des experts présents en Tunisie. “Il en va de l’avenir du développement agricole et de la garantie de la sécurité alimentaire de ces pays”, a-t-il encore indiqué.
La Convention (CIPV) aide les Etats membres à améliorer et à moderniser leurs programmes de protection des végétaux tout en renforçant et encourageant la coopération internationale et régionale.