La réduction des livraisons de gaz naturel russe est une source d’anxiété pour l’Union européenne – et à juste titre, étant donné que l’UE a été beaucoup trop dépendante pendant beaucoup trop longtemps de Gazprom, une entreprise russe majoritairement publique qui sert d’instrument de politique de facto pour le Kremlin.
Cette situation a poussé l’Europe a chercher d’autres sources d’approvisionnement, notamment en Afrique où plusieurs projets gaziers sont susceptibles d’aider l’Europe à l’avenir.
La Tanzanie et le Mozambique, par exemple, prévoient tous deux des projets de développement offshore à grande échelle qui soutiendront des usines de gaz naturel liquéfié (GNL) capables d’envoyer de gros volumes de combustible sur les marchés européens vers la fin de la décennie.
La République du Congo espère accélérer un projet modulaire de moyenne envergure qui pourrait commencer à produire quelques années plus tôt. Dans le même temps, d’autres initiatives Greenfield sont en cours de discussion en Mauritanie et en Namibie, et plusieurs majors internationaux se sont regroupés pour mettre en ligne de nouveaux champs afin de faciliter la production de GNL en Angola.
Pour l’instant, cependant, ils n’auront pas d’impact concret sur l’équilibre énergétique européen. Ces projets ont un grand potentiel, mais celui-ci doit encore être concrétisé. Dans des pays comme la Tanzanie et le Mozambique, nous savons que le gaz est là parce que les compagnies pétrolières internationales (CPI) l’ont vu, mesuré, analysé et testé ; elles n’ont simplement pas encore le temps de forer tous les puits de développement et de construire toutes les infrastructures nécessaires pour l’extraire et le transformer en GNL pour l’exportation.
En République du Congo, nous savons que le gaz est là, et la major italienne Eni est déjà en train de l’extraire – mais pas à une échelle qui puisse servir immédiatement les acheteurs en Europe ou les centrales électriques locales.
Ces obstacles peuvent être surmontés. Les lacunes peuvent être comblées, les puits forés, les gazoducs raccordés, les usines de liquéfaction du gaz construites, les pétroliers affrétés. Mais il faudra du temps – des années, et non des semaines ou des mois – pour mettre en place le financement nécessaire, signer les contrats requis, rassembler les matériaux nécessaires, etc.
Cela ne signifie pas pour autant que l’Afrique ne peut pas jouer un rôle pour aider l’UE à se libérer de sa dépendance au gaz russe à court terme. Absolument pas !
(Source: African Energy Chamber)