Les Tunisiens sont frustrés de constater, des décennies durant sur les chaînes de télévision européennes, que les citoyens européens qui bénéficient pourtant d’un pouvoir d’achat élevé voire très élevé, peuvent acheter avec facilités les véhicules de leur préférence (couleur et motorisation).
En Tunisie, les concessionnaires de véhicules étrangers n’ont jamais osé le faire. A l’exception du leasing, le prix des véhicules est assuré en totalité lors de la livraison.
Pourtant, le marché est juteux pour une raison simple. Les gouvernements qui se sont succédé à la tête du pays n’ont pas investi conséquemment dans les transports publics et n’ont pas ou rarement fourni aux usagers des prestations de qualité adéquates. Ce qui a poussé la plupart des Tunisiens à tout faire pour acheter leurs propres véhicules. Empressons-nous de signaler, ici, que ces véhicules sont achetés en devises fournies par la Tunisie et vendus en dinars.
Heureusement, avec le temps les choses ont changé sous la pression de plusieurs facteurs. Il s’agit entre autres de la migration stratégique des constructeurs vers les véhicules électriques et l’abandon des moteurs thermiques, l’augmentation vertigineuse du prix du carburant, la dépréciation du dinar et la montée des prix à l’import des véhicules et des pièces de rechange, la cession des véhicules introduits au pays sous le régime FCR. Les Tunisiens résidant à l’étranger (TRE) présentent l’avantage d’acheter en devises les véhicules dans les pays d’accueil (une économie de devises pour la Tunisie) et de les vendre en Tunisie en dinars et à des prix abordables.
L’ensemble de ces facteurs ne peut que décourager les Tunisiens à acheter des véhicules neufs chez les concessionnaires. Sentant le danger, certains concessionnaires ont décidé de faire un geste sur la voie de l’instauration des facilités. Il s’agit d’offres proposées par des annonces publicitaires. Celles-ci consistent à payer 30% environ au comptant et le reste selon la technique de traites mensuelles. Ce qui constitue, mine de rien, une véritable révolution dans ce secteur.
Les véhicules concernés sont pour le moment des véhicules utilitaires, des voitures de tourisme, des motos… Espérons qu’il y aura bientôt des offres pour les tracteurs et autres engins agricoles. On en a besoin pour la mécanisation de l’agriculture et la sécurité alimentaire du pays. C’est le gouvernement qui doit intervenir à ce propos…
ABS