“L’internationalisation des entreprises tunisiennes sur les marchés africains, surtout l’Afrique subsaharienne, constitue aujourd’hui une réelle opportunité pour accroître la croissance de l’économie tunisienne et surmonter la situation économique difficile à laquelle fait face le pays actuellement”.
Ce sont là les propos du ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Saïed, qui intervenait lors d’une journée d’information et de réflexion sur l’internationalisation des entreprises tunisiennes vers les marchés africains, organisée mercredi 17 août 2022 à Tunis.
Saied estime qu’en plus des programmes mis en place par le gouvernement en vue d’améliorer le climat des affaires, relancer l’investissement et la croissance, le secteur privé doit jouer un rôle clé en matière d’investissement, de création d’emploi, de richesse et d’exportation vers les marchés extérieurs.
Le rôle du secteur privé sera davantage consolidé et renforcé à travers la libéralisation de l’initiative, la suppression de certaines autorisations, la promotion du partenariat public-privé (PPP), outre le renforcement de la bonne gouvernance, a-t-il expliqué.
Cette journée d’information s’inscrit dans le cadre du renforcement du dialogue public-privé pour cerner les besoins et les attentes des entreprises souhaitant étendre leurs activités au-delà des frontières nationales, notamment vers les pays africains.
De plus, l’adhésion (en 2018) de la Tunisie au marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) et à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf – en 2020) est à même d’offrir un énorme potentiel de croissance de ses échanges avec le continent africain en facilitant l’accès à de nouveaux marchés, l’exploration de nouvelles opportunités de partenariat et d’investissement.
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1,46 milliard de dollars
Concrètement, les exportations de la Tunisie vers l’Afrique s’élèvent actuellement à seulement 1,46 milliard de dollars, ce qui ne représente que 9,5% du total des exportations au cours de l’année 2021, dont 7% vers la Libye, le Maroc et l’Algérie, tandis que les exportations vers l’Afrique subsaharienne n’ont représenté que 2,5% du total des exportations.
Samir Saied rappellera à cette occasion que de multiples défis font actuellement obstacle à la percée des marchés africains au sud du Sahara, notamment le manque de liaisons aériennes et maritimes, la faiblesse du nombre de représentations diplomatiques et le manque d’accompagnement bancaire.
En vue de donner un éclairage sur les opportunités existantes en Afrique aussi bien en termes de marchés cibles qu’en termes de produits et services à fort potentiel d’exportation, les résultats d’une étude élaborée par le cabinet Deloitte (acteur de référence en audit & assurance, consulting) en partenariat avec le ministère de l’Economie et de la Planification, le Conseil d’analyses économiques et l’Agence française de développement (AFD) ont été présentés à cette occasion.
D’après l’associée Deloitte, Emna Kharouf, élaborée au cours de la période 2018-2020, cette étude a priorisé 5 secteurs porteurs dans 15 pays africains (dont 11 subsahariens) à fort potentiel pour les entreprises tunisiennes: agroalimentaire, santé et l’industrie pharmaceutique, bâtiment et travaux publics, technologies de l’information et de la communication (TIC), éducation et enseignement supérieur.
Mme Kharouf a ajouté que 15 mesures ont été identifiées par cette étude pour faciliter l’internationalisation des entreprises tunisiennes sur les marchés africains.
Ces mesures s’articulent autour de 4 axes. Il s’agit de la diplomatie économique et le branding (marketing), l’accompagnement et l’appui, le financement et les incitations, outre la logistique et les douanes.
De son côté, le directeur adjoint de l’AFD Tunisie, Bertrand Ficini, a fait savoir qu’un don de 3,8 millions d’euros a été confié à Expertise France afin de concrétiser ultérieurement certaines recommandations et mesures de cette étude, rappelant que les entreprises tunisiennes sont les bénéficiaires finaux de ladite étude.