L’inclusion, sous toutes ses dimensions (numérique, financière et sociale) est un premier défi à relever pour bâtir un avenir prospère en Afrique. A défaut, les inégalités continueront de se creuser au sein des pays africains entre les grandes villes et les zones rurales, réduisant les perspectives de développement de ces pays. C’est l’idée principale soutenue par les participants à un panel intitulé “Transformer l’Afrique par l’innovation” organisé dimanche 28 août 2022 à Tunis dans le cadre de la 8e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (27-28 août).
Intervenant dans ce panel, Badreddine Ouali, président du Groupe Vermeg, a affirmé que la Tunisie et l’Afrique regorgent de jeunes compétences qui peuvent être le moteur d’un véritable développement du continent, reste que les inégalités criantes en Afrique entre les grandes et les petites villes en termes d’infrastructures numériques et autres et de différents services, constituent un frein face à ce potentiel.
Selon lui, l’inclusion par l’innovation permettra de transformer ces jeunes en véritables locomotives pour le développement du continent. Les livrer à eux-mêmes, serait par contre, une véritable menace pour l’avenir de l’Afrique.
L’investisseur tunisien a ainsi, plaidé pour une approche inclusive pour le développement du continent, qui garantira une égalité des chances à toutes les jeunes compétences et libérera leurs initiatives.
De son côté, le PDG de Shibusawa and Company INC, Ken Shibusawa, a souligné l’importance de la moralité dans l’économie, plaidant pour un capitalisme inclusif qui ne dissocie pas le progrès social du progrès économique.
” C’est l’approche adoptée au Japon, mais qui doit être également adoptée à l’échelle mondiale pour une prospérité partagée “.
Cette approche nécessite selon lui un partenariat public-privé solide pour favoriser des investissements prenant en compte l’impact social parallèlement aux retours économiques.
Il a fait savoir qu’un nouveau fonds japonais d’impact public-privé visant à accélérer les investissements japonais en Afrique verra bientôt le jour et permettra de consolider l’écosystème africain de startups opérant dans les secteurs technologiques et environnementaux.
Pour sa part, Muto Kohei, COE de Double Feather Partners Co a estimé que le premier rôle de l’innovation est de changer les sociétés et de favoriser un bien-être social. Le progrès économique suivra car, toujours selon lui, une société épanouie est une société qui investit, innove et se transforme.
Tous les intervenants à ce panel se sont accordés sur le fait que l’innovation et la technologie sont des facilitateurs pour une inclusion sociale globale en Afrique. Laquelle inclusion est une condition sine qua non pour repositionner le continent sur les chaines de valeurs mondiales et y réunir les conditions d’un développement durable.
Le Forum économique afro-nippon se tient dans le cadre de la Huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 8, organisée conjointement, par le Japon, la Commission de l’Union africaine (CUA), l’ONU, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la Banque mondiale (BM).
La Tunisie, deuxième pays africain à organiser cet événement après le Kenya, en 2016, avait obtenu l’accord d’accueillir la TICAD 8 , à l’issue de la 33e session ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) tenue les 9 et 10 février 2020 à Addis-Abeba en Ethiopie.