” La Déclaration de Tunis est un document qui fait sien les priorités du continent africain et une bonne synthèse de la Huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 8) “, estime le président du Sénégal, Macky Sall, au cours de la conférence de presse de clôture de la TICAD 8 (les 27 et 28 août à Tunis).
“Il s’agit à présent de s’aligner sur cette déclaration et sur le plan d’action de Yokohama qui a été actualisé après la Covid-19, de se mettre au travail avec le budget alloué (30 milliards de dollars) durant ces trois années et d’accélérer la mobilisation et les décaissements pour réaliser les objectifs”, a-t-il appuyé.
Malheureusement l’Afrique est devenue le ventre du terrorisme international, nous avons plaidé pour une réponse globale face à un péril global
Le président sénégalais a souligné que les engagements du Premier ministre du Japon, Fumio Kishida, permettront d’avancer dans la réalisation des programmes économiques du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).
Sall a mis l’accent sur l’importance des thématiques débattues qui sont au cœur des préoccupations de l’Afrique, à savoir la transformation de l’Afrique par une croissance vigoureuse, la résilience et l’adaptation face à des crises majeures, outre la paix et la sécurité durable. ” Malheureusement l’Afrique est devenue le ventre du terrorisme international, nous avons plaidé pour une réponse globale face à un péril global. En Asie, lorsqu’il s’agit de combattre l’Etat islamique, des coalitions mondiales ont été constituées, 200 000 soldats ont été mobilisés et des centaines de milliards de dollars dépensés, tandis qu’en Afrique seulement un soutien est accordé à travers des missions de paix “, regrette le président sénégalais.
” Ce n’est pas la réponse attendue qui permet de mettre terme au terrorisme dans le continent, nous comptons sur le plaidoyer du Japon afin que le débat de la lutte contre le terrorisme soit sérieusement pris en compte par le Conseil de Sécurité des Nations Unies dont c’est la mission première “, a-t-il indiqué. Ce phénomène déstabilise le Continent et l’empêche d’atteindre ses objectifs de développement.
l’Afrique, qui n’est responsable que de 3% des émissions de CO2, doit tout d’abord profiter de ses ressources énergétiques de base
Sall appelle le Conseil de Sécurité de l’ONU et les pays contributeurs à prendre en considération ce phénomène pour permettre aux forces africaines de prendre en charge la lutte contre ce fléau.
Il évoque par ailleurs la question de la transition énergétique verte, soulignant que l’Afrique, qui n’est responsable que de 3% des émissions de CO2, doit tout d’abord profiter de ses ressources énergétiques de base pour assurer son développement et rendre son économie compétitive tout en respectant la lutte contre le réchauffement climatique.
La Tunisie, deuxième pays africain à organiser cet événement après le Kenya, en 2016, avait obtenu l’accord d’accueillir la TICAD 8, à l’issue de la 33ème session ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) tenue, les 9 et 10 février 2020, à Addis-Abeba en Ethiopie.
La TICAD 8 s’est tenue, les 27 et 28 août, au Palais des Congrès à Tunis, en présence du président de la République, Kaïs Saïed, du président sénégalais, Macky Sall, du Premier ministre japonais, Fumio Kishida (via la plateforme de visioconférence Zoom) et de 20 chefs d’Etat et de gouvernement africains.
Plus de 300 personnalités ont participé à cette conférence, à savoir 66 délégations officielles représentant 48 pays (ministres des affaires étrangères, de l’Economie et du Commerce, corps diplomatique…), des organisations régionales et internationales, des représentants de la société civile, outre 120 journalistes…
La TICAD 8 est organisée conjointement par le Japon, la Commission de l’Union africaine (CUA), l’ONU, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la Banque mondiale (BM).