Le président de la République, Kaïs Saïed, estime que la sécurité et le terrorisme en Afrique constituent une ” question centrale ” qui doit être étudiée en profondeur afin d’en tirer les causes et les facteurs internes et externes derrière sa propagation dans le continent et dans beaucoup d’autres pays.
S’exprimant à l’occasion des travaux de la Huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 8), le président tunisien s’est interrogé sur les causes de la propagation du phénomène du terrorisme depuis plus de deux décennies ainsi que sur les parties qui sont derrières.
Financement du terrorisme
Il a noté que les réponses à ces différentes questions varient selon les approches adoptées, estimant que certaines d’entre elles ne sont pas ” convaincantes du tout “.
Le terrorisme est financé par des parties extérieures qui ont pour objectif de déstabiliser la sécurité dans la région et de propager davantage la pauvreté et la misère auxquelles fait face l’Afrique, assure le chef de l’Etat tunisien.
Absence d’Etat…
Par la suite, Kaïs Saïed a abordé la question de ” l’absence de l’Etat ” dans certaines régions du continent qui n’ont pas réussi, après 6 décennies d’indépendance, à garantir l’implication souhaitée de leurs peuples dans les activités économiques, sociales et politiques, ce qui a causé, a-t-il précisé, une rupture entre l’Etat et le citoyen.
Il estime également que le rôle du citoyen dans certains pays africains ne dépasse pas le fait ” de voter le jour du scrutin ” mais aussitôt après écarté de l’action politique.
Il fait remarquer dans le même cadre que l’idée de ” l’institutionnalisation ” n’est pas très claire dans certains pays, d’où la présence de groupes séparatistes et de division au sein d’un même pays.
” Ces problèmes en plus de l’absence de la démocratie, de l’égalité sociale, du sentiment d’appartenance et des droits de l’Homme mènent forcément à la propagation des phénomènes du terrorisme et de l’instabilité “, a-t-il ajouté.
“Comment se fait qu’un continent aussi riche que l’Afrique se trouve obligé d’importer les céréales de Russie et d’Ukraine alors que certains pays du continent peuvent fournir les quantités nécessaires à tous les autres pays africains et arabes?”, s’interroge-t-il, estimant au passage que les richesses du continent sont gaspillées.
Le président tunisien appelle à avoir de l’audace, du courage et du réalisme pour faire face à toutes ces problématiques et trouver les réponses à ces questionnements.
Il a fait savoir que les rencontres avec les amis et les partenaires et l’élaboration de partenariats à pied d’égalité sont le seul moyen pour faire améliorer la situation à travers une nouvelle approche moderne.
“Les Nations unies sont appelées à être des Nations réellement unies dans tous les secteurs, notamment la santé, l’éducation et les services publics”, conclut le chef de l’Etat tunisien.
Rappelons que la Tunisie a abrité, les 27 et 28 août 2022, la huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 8) en présence de plus de 20 chefs d’Etat et de gouvernement, de représentants d’organisations internationale et régionale et autres hommes d’affaires.