La Tunisie place aujourd’hui l’innovation, l’entrepreneuriat et le développement des startups au cÅ“ur de son modèle de développement futur. C’est ce qu’a indiqué, mardi 30 août 2022 à Paris (France), la cheffe du gouvernement tunisienne, Najla Bouden, à l’occasion de sa participation à la Rencontre des entrepreneurs de France “REF 2022”, indique la présidence du gouvernement.
Le pays s’atèle à instaurer un climat des affaires plus attractif en privilégiant le dialogue entre les secteurs public et privé, a-t-elle ajouté, affirmant que “la Tunisie dispose d’atouts majeurs en matière de production d’énergie solaire et d’hydrogène vert, au moment même où l’Europe fait face à un défi de diversification de ces sources d’approvisionnement en énergie”.
Bouden rappellera que la France est le premier partenaire économique et le premier investisseur en Tunisie, évoquant au passage l’ensemble des réformes structurelles engagées par son gouvernement, lesquelles s’insèrent dans un cadre de processus plus large et confortées par la “vision Tunisie 2035”.
Assouplissement des procédures
“Cette vision consacre un nouveau modèle de développement articulé autour de nouvelle stratégies sectorielles et des niches régionales de renforcement de partenariat public/privé et de la promotion des énergies renouvelables”, explique la cheffe du gouvernement.
Dans cette optique, le gouvernement tunisien a engagé un programme d’appui à l’initiative privée qui s’articule autour de l’assouplissement des procédures et la digitalisation du parcours de l’infrastructure industrielle.
Objectif visé: mieux positionner le site tunisien sur le radar des investisseurs internationaux à travers le développement des projets structurants notamment dans le secteur industriel et les services à forte valeur ajoutée.
Mieux gérer les contraintes
Par ailleurs, la cheffe de gouvernement a fait remarquer que “dans le contexte de crise que nous vivons aujourd’hui, nous incitons également à œuvrer plus que jamais avec beaucoup de responsabilité afin de mieux gérer les contraintes qui s’imposent à nous et asseoir les bases d’un partenariat impulsé par le secteur privée”.
Un plaidoyer pour l’Afrique
L’Afrique plaide pour une coopération internationale selon les principes directeurs de l’appropriation africaine, du partenariat international, de l’inclusivité et de l’ouverture, a-t-elle dit, ajoutant qu'”il est temps que l’Europe investisse davantage en Afrique, à travers le financement des projets sous forme de partenariat public/privé”.
Elle plaide aussi pour la facilitation de la diversification économique et le soutien des priorités du continent ainsi que pour l’augmentation de la part des droits de triage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international (FMI) pour l’Afrique. Laquelle augmentation devrait permettre aux pays africains d’accéder à des financements perpétuels à un taux bas environ 0,05%, a-t-elle dit .
Dans le contexte actuel marqué par la triple crise (économique, énergétique et alimentaire), il devient de plus en plus vitale pour les pays africains d’avoir plus de DTS, afin de pouvoir faire face à leurs besoins de financement immédiat et additionnel pour les transformations et les coopérations souhaitées et éventuellement pour rembourser par anticipation d’autres dettes plus chères, souligne Bouden.
il devient de plus en plus vitale pour les pays africains d’avoir plus de DTS, afin de pouvoir faire face à leurs besoins de financement immédiat
Elle fait remarquer que les pays développés -qui n’ont pas vraiment besoin des DTS- ont souvent une part bien plus importante que celle de tous les pays du continent africain; c’est le cas de la France dont la part est 84% de celle de toute l’Afrique.
Il s’agit d’aider l’Afrique à faire face à la forte réduction des possibilités de financement dans les conditions de marchés défavorables marquées par la remontée du taux et la réduction de la liquidité.
“Tous les facteurs sont réunis pour nous inciter à repenser les relations entre l’Europe et l’Afrique, à travers d’autres mécanismes de coopération”, a-t-elle conclu.
A noter que la cheffe du gouvernement tunisienne effectue une visite de travail à Paris du 29 au 31 août 2022, pour participer en tant qu’invitée d’honneur à “la REF 2022”, organisée par le Mouvement des entreprises de France (MDF).