La Tunisie ambitionne de se doter d’une industrie automobile plus compétitive à travers des plateformes spécifiques et une filière industrielle des composants automobiles, a fait valoir, vendredi 2 septembre 2022 à Tunis, le directeur général des industries manufacturières au ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, Fethi Sahlaoui.
Pour réaliser cet objectif, le responsable, qui s’exprimait lors d’un workshop intitulé “le secteur de l’industrie automobile : la Tunisie, partenaire stratégique en Afrique”, estime nécessaire de résoudre, d’abord, un certain nombre de problèmes et obstacles qui entravent l’avancement sur cette voie de l’industrialisation.
Il assure que la Tunisie est en mesure de se doter d’une industrie automobile développée et compétitive. “La solution est entre les mains du gouvernement tunisien, qui devrait fournir un système logistique moderne et des avantages fiscaux”, a-t-il dit, relevant que les taxes à l’importation des voitures valent le double de celles qui sont imposées sur l’industrie locale des automobiles.
Le ministère de l’Industrie œuvre à trouver une solution à ce problème, a encore indiqué Sahlaoui, évoquant des facilités prévues dans le cadre de la loi de finances pour l’année 2023 pour surmonter toutes les difficultés.
A noter que l’industrie automobile dans son ensemble emploie en Tunisie plus de 94 000 personnes dans près de 280 entreprises actives. Ses exportations ont atteint, en 2021, 2,5 milliards de dollars, selon lui.
La Tunisie, deuxième en Afrique
La ministre de l’Industrie, Neila Nouira Gongi, qui intervenait à cet atelier, a fait valoir que la Tunisie est actuellement le deuxième producteur de composants automobiles en Afrique, grâce au partenariat public-privé et à la compétitivité du tissu industriel.
Elle évoque un Pacte de partenariat public-privé dans le secteur automobile et composants automobile, dont l’objectif est de “promouvoir la compétitivité de cette filière industrielle prometteuse et accroitre la valeur des exportations de 7,5 milliards de dinars à 14 milliards de dinars à l’horizon 2027”.
Ce pacte vise également à créer 60 000 postes d’emplois supplémentaires pour passer de 90 mille emplois à 150 mille au cours de la même période.
A moyen terme, la Tunisie ambitionne de mobiliser les investissements pour créer une industrie automobile électrique intelligente, attirer des entreprises modèles pour s’installer dans le pays et de contribuer à accroitre le PNB du secteur de 12% à 22% et partant améliorer le taux d’intégration de 40% à 48%.