Après le Soudan, la Jordanie et l’Allemagne, l’exposition sonore régionale itinérante “Mirath:Music” (Patrimoine : Musique) débarque en Tunisie. Les créations musicales de sept artistes d’Asie occidentale d’Afrique du Nord et d’Est seront visibles dans cette exposition, du 26 septembre au 1er octobre, au jardin du Goethe-Institut de Tunis.
Le patrimoine musical en Asie occidentale et en Afrique du Nord et du Nord-Est est le thème central de Mirath:Music. En Allemagne, l’exposition a eu lieu du 9 au 27 août 2022, à Bonn, en collaboration avec l’Institut d’études sur la migration et l’apprentissage interculturel.
L’exposition du Soudan avait eu lieu du 13 au 16 octobre 2021 à Nyala, TekTik Resort, suivie de celle de Jordanie organisée du 23 octobre au 1er novembre à la ” Jordan National Gallery of Fine Arts Sculpture Park à l’Weibdeh, Amman.
Cette dernière a été réalisée par les curatrices, Reem Marji and Joud Tamimi. Le texte de l’exposition était coécrit par les artistes et Christina Hazboun et illustré par Asha Athman.
Les textes de l’exposition de Tunis sont rédigés conjointement par l’artiste et l’éditeur, Christina Hazboun.
Dans sa newsletter, le Goethe-Institut Tunis présente une exposition “réalisée grâce à la participation de musiciens et des antennes de l’Institut Goethe de sept pays différents: l’Algérie, le Soudan, la Tunisie, la Palestine, l’Irak, le Liban et la Jordanie.”
Elle verra la participation de la Tunisienne Rehab Hazgui qui est une artiste multimédia, compositrice et improvisatrice de musique électronique. “Armée d’un synthétiseur analogique et de dispositifs audio qu’elle bricole elle-même, Rehab Hazgui explore le mouvement sans fin du son et sa répétition et emploie le silence comme un troisième espace, une frontière entre les différentes formes de l’art de l’écoute.
Une grande partie de son travail s’inspire de sa passion pour le son et de sa relation étroite avec le synthétiseur analogique, outil qu’elle a investi non seulement en tant que compositrice et interprète, mais aussi en tant que conceptrice et constructrice.
La liste des participants comprend six autres artistes dont l’Algérienne Amel Zen (auteure, compositrice et interprète), le Libanais Ghassan Sahhab (musicologue, compositeur et musicien), l’Irakien Hajar Zahawy percussionniste folklorique), le Soudanais Mohamed Adam (chanteur, compositeur et chercheur), le Palestinien Zaid Jamal Hilal (musicien) et le Jordanien Yacoub Abu Ghosh (compositeur, arrangeur, producteur et bassiste).
Leurs idées s’avèrent être une expérience et une compréhension commune de leur patrimoine musical, profondément ancré dans le contexte sociopolitique dans lequel ils évoluent, lit-on dans le texte du communiqué de l’Institut Goethe, rappelant qu’en 2020, en guise de premières réalisations engagées sur ce thème et en réponse à la pandémie de Covid, des coproductions ont vu le jour en ligne.
Sept artistes participant à Mirath:Music ont choisi, chacun, un sujet qui leur tient à cœur et ont collaboré, au cours de six semaines, avec d’autres artistes du groupe. Le but était de réaliser des productions qui abordent le thème du patrimoine musical en général, chacun à sa manière, très particulière. Ces coproductions en ligne, conçues comme une première exploration du sujet, ne figurent pas dans l’exposition de Tunis.
Au lieu d’essayer de décrire l’évolution historique de la musique dans la région, l’exposition adopte une approche curatoriale expérimentale, dans laquelle elle livre un aperçu de la diversité musicale de la région, sans chercher à en être représentative. En s’appuyant sur le point de vue individuel des différents artistes participants sur la tradition musicale, et en les montrant jongler avec des éléments musicaux de différentes époques et de différents lieux, elle aborde ainsi le patrimoine culturel comme une entité vivante et préservée, eu égard à son évolution actuelle et perpétuelle.
L’exposition a été produite selon une approche dirigée par les artistes. En avril 2021, les artistes y participant se sont réunis dans un atelier en ligne pendant six jours pour discuter de divers aspects liés au patrimoine musical de la région, échanger des idées et ainsi mettre au point la ligne directrice du concept qui sous-tend l’exposition.
A l’issue de ce processus, ils ont décidé de laisser libre cours à une diversité d’approches artistiques dans le traitement du patrimoine musical et de travailler, chacun de son côté, avec les différentes traditions musicales auxquelles il/elle est personnellement attaché.e.
Le fil conducteur de leurs idées s’est avéré être le suivant : une expérience et une compréhension commune de leur patrimoine musical, profondément ancré dans le contexte sociopolitique dans lequel ils évoluent. Il est souvent lié à la quête de liberté, de reconnaissance et d’autodétermination menée par leur peuple, sa soif d’expression et sa volonté de préserver son identité culturelle unique.
Les musiciens sont également unis dans leurs positions personnelles en tant qu’artistes, qui tentent souvent de donner voix à leurs luttes personnelles et à celles de leur peuple dans ces contextes particuliers.
De ce processus de travail engagé sont nées 14 pistes musicales. Dans ces titres, chaque artiste a travaillé avec des matériaux propres au patrimoine musical de sa région, chacun à sa manière, très distinctive, poussant, dans ses compositions, le patrimoine musical plus loin dans ses retranchements. A ces morceaux s’ajoute une production collective, qui rassemble la diversité artistique et musicale reflétée dans cette exposition et la cristallise dans un titre commun. ”
Le Goethe Institut de Tunis annonce que l’entrée à l’exposition est gratuite et sans réservation. L’horaire de visite est quotidiennement de 16h à 20h durant toute la durée de l’exposition.