La Tunisie devrait réaliser un taux de croissance économique de 2,9 % en 2023, mais à condition que les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) aboutissent, et que la conjoncture mondiale s’améliore. C’est en tout cas ce que prévoit le dernier rapport sur les “Perspectives économiques régionales” publié mercredi 28 septembre 2022 par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).
L’institution financière souligne que la conclusion d’un programme de financement avec le FMI reste une “priorité” pour le gouvernement tunisien.
Ce programme de financement avec le Fonds pourrait fournir un financement extérieur et une assistance technique indispensables tout en permettant ainsi aux autorités tunisiennes d’entamer les réformes nécessaires, ce qui devrait conduire à une croissance du PIB de 1,7% en 2022, explique la BERD.
“Les efforts visant à aboutir à la conclusion de ce programme ont été lents, compte tenu de l’opposition nationale aux réformes douloureuses ciblant la masse salariale du secteur public et les subventions”, reconnaît la banque.
La croissance économique en Tunisie a été modeste au premier semestre 2022 à 2,6 % en glissement annuel, après une reprise de 3,5 % en 2021, rappelle la BERD. Elle a été soutenue par un rebond du tourisme, des transports et de la production industrielle, malgré un environnement par ailleurs ” défavorable ” marqué par une hausse des prix mondiaux.
Cela a entraîné une inflation de 7,5 % au cours des sept premiers mois de 2022, le plus haut taux depuis plus de trente ans.
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En mai 2022, a Banque européenne pour la reconstruction et le développement avait revu à la baisse les prévisions de croissance de la Tunisie pour 2022, à 2% en régression de 0,7%, depuis la mise à jour de mars dernier, tout en maintenant les prévisions à 2,5% de croissance pour 2023.
Dans un rapport sur les “perspectives économiques régionales intitulé “Retour sur les prix futurs, faire face la cherté de la nourriture et de l’énergie”, la BERD a revu à la baisse une bonne partie de ses prévisions de croissance du mois de mars, pour les années 2022 et 2023 dans la plupart de ses pays d’intervention.
Elle explique la révision de croissance pour la Tunisie par “l’accroissement de la vulnérabilité et l’incertitude continue”, notant que la guerre en Ukraine et l’augmentation des prix (en particulier l’huile et le blé) affecteront aussi bien les ménages que le budget public en raison des subventions gouvernementales.
Selon elle, es principaux risques qui pèsent sur les perspectives futures consistent en “tout retard supplémentaire pour mettre en œuvre les réformes et arriver à un accord avec le Fond, la détérioration de la situation politique actuelle, l’impact de la guerre de l’Ukraine sur les prix mondiaux de l’alimentation et de l’énergie (La Tunisie est dépendante des importations) et les retombées de la guerre sur les perspectives de l’Europe – le principal partenaire économique du pays.