“Le financement des transitions énergétiques de l’Afrique est essentiel, car les flux des financements climatiques restent actuellement bien en-deçà des besoins d’investissement du continent”. C’est ce qu’indique la chargée de projet d’investissement des énergies renouvelables à la Banque africaine de développement(BAD), Fatma Ben Abda.
Intervenant lors d’un débat sur “le financement de la transition écologique énergétique en Afrique”, organisé en marge du premier forum Afrique-France sur la transition écologique et énergétique qui se tient du 27 au 29 septembre 2022 à Gammarth (banlieue nord de Tunis), la responsable a rappelé que les besoins d’investissement pour l’adaptation en Afrique sont estimés entre 26 et 41 milliards de dollars par an entre 2020 et 2030.
L’Afrique est confrontée à un risque d’atténuation plus faible par rapport à d’autres régions, a-t-elle expliqué, estimant que des investissements importants sont encore nécessaires pour empêcher l’utilisation des technologies nocives ou non adaptées.
Ben Abd rappellera que l’investissement mondial moyen d’atténuation nécessaire pour atteindre l’objectif de l’Accord de Paris de 1,5°C est estimé entre 1,6 milliard de dollars et 3,8 milliards de dollars par an jusqu’à 2050 pour les seuls systèmes énergétiques.
Pour la responsable de la BAD, les pays africains devront surmonter un certain nombre de défis clés afin d’atteindre une trajectoire de 1,5°C.
Il s’agit essentiellement d’augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix électriques total et d’accroître le nombre de systèmes centralisés (mini-réseaux, système solaires domestiques…) pour les ménages, a-t-elle fait savoir.
Un potentiel en ressources renouvelables mal exploité
Par ailleurs, Ben Abda a évoqué le rôle que devrait jouer le secteur privé dans le déploiement d’infrastructures à faible émission de carbone et l’utilisation de nouvelles technologies qui peuvent garantir l’accès de l’Afrique à l’énergie propre.
De son côté, le directeur de l’Agence française de développement (AFD) en Tunisie, Yazid Safir, a souligné que l’Afrique dispose d’un potentiel en ressources renouvelables très peu exploité alors que ses besoins énergétiques sont en forte croissance.
Au cours de son intervention, il a présenté plusieurs projets réalisés par l’AFD dont l’objectif est de soutenir l’innovation numérique dans le secteur de l’énergie et d’améliorer l’efficacité opérationnelle des opérateurs électriques.
Le Forum Afrique-France sur la transition écologique et énergétique se tient du 27 au 29 septembre 2022 à Tunis. Il est organisé par Business France et l’Agence française de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), avec le soutien de Scheiner Electric.
L’évènement devrait favoriser l’échange entre les entrepreneurs sur les questions énergétiques et écologiques dans l’objectif de contribuer à l’identification de solutions concrètes au développent durable dans le cadre de la coopération franco-africaine.
Il s’agit également de permettre un échange sur la transition écologique avec les décideurs publics, les collectivités territoriales, les entrepreneurs, les donneurs d’ordres et les institutions financières, les investisseurs et les bureaux d’études représentant 7 pays africains : la Tunisie, l’Algérie, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Sénégal, l’Egypte et la Libye.
Près de 55 entreprises françaises opérant dans le secteur énergétique (énergies renouvelables, eau et assainissement…) et une délégation africaine (hors de la Tunisie) composée d’une trentaine opérateurs africains (Sénégal, Côte d’Ivoire, Algérie, Cameroun, Egypte et Libye) participent à ce Forum.