Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Kamel Déguiche, a affirmé, mercredi 5 octobre 2022, que seules les autorités régionales peuvent décider de la possibilité de reprise du championnat de Ligue 1 de football professionnel, assurant que la stabilité et la paix sociale sont les principales conditions requises pour l’organisation des compétitions sportives.
S’exprimant lors d’une conférence de presse au siège de son département consacrée à l’examen de la situation sportive générale et la présentation du projet de loi sur les structures sportives et de la stratégie du ministère concernant l’organisation des paris sportifs, le ministre a souligné que la situation du sport en Tunisie est caractérisée par la corruption, l’injustice, le régionalisme et la manipulation des résultats, dans le cadre d’une “dictature sportive”.
Il a affirmé que ces fléaux sont de nature à menacer la paix sociale et à nuire à la réputation du sport tunisien.
Il a déclaré que “le dernier changement du format du championnat et du calendrier de Ligue 1 de football professionnel, suite aux nouveaux rebondissements concernant l’affaire du CS Chebba, ont des effets négatifs sur la stabilité et la paix sociale, et révèlent des intentions visant à affaiblir les clubs à travers le chantage et la pression économique”.
Dans ce contexte, le ministre a révélé que le projet de loi sur les structures sportives contribuera à lutter contre ces phénomènes qui portent atteinte au sport tunisien à travers l’encadrement et l’épuration, notant que ce projet sera présenté dans les prochains jours à un conseil ministériel pour approbation.
Il a indiqué que le projet des structures sportives vise notamment à faire du service public l’épine dorsale des structures sportives, et à consacrer la bonne gouvernance en assurant la transparence des transactions et en épurant le secteur, en plus du droit d’accès aux structures sportives en permettant à chacun de se présenter à la présidence des fédérations et d’assumer des responsabilités moyennant certaines conditions et ne dépassant pas les trois mandats.
Le projet accorde également une importance à la question du financement à travers la mise en place de sociétés commerciales sportives anonymes contribuant à la création de ressources financières pour les clubs, en plus du renforcement du dispositif juridique en créant un tribunal d’arbitrage sportif neutre qui contraindra les fédérations et les clubs sportifs à respecter les lois sans recourir aux infrastructures sportives Internationales.
De son côté, Adel Zermdini, président-directeur général de la société “Promosport”, a souligné la nécessité de réglementer les paris sportifs en Tunisie, pour freiner la recrudescence des sociétés de paris parallèles, à travers l’attribution de licences sous certaines conditions qui garantiront le droit de l’Etat.
Il a révélé que l’Etat tunisien était privé d’importantes recettes financières et fiscales depuis 2013 à cause du pari parallèle, notant que la Commission d’analyse financière a révélé des crimes de blanchiment d’argent en relation avec les paris parallèles, la manipulation des résultats sportifs et le crime organisé.
Il a également précisé que les revenus des paris sportifs en Tunisie s’élèvent à environ 1700 milliards, ce qui nécessite sa régulation avec des licences strictes qui tiennent compte des principes de gouvernance et de transparence, ajoutant que la société Promosport va lancer prochainement un système de paris numériques après avoir conclu un contrat de partenariat avec une entreprise italienne leader dans ce domaine.