Le festival ” Vues Sur les Arts “, rendez-vous annuel des arts, aura lieu dans sa troisième édition du 12 au 16 octobre à l’Agora la Marsa en Banlieue nord de Tunis.
Après une deuxième édition organisée au début de l’hiver, du 1er au 5 décembre 2021, le festival se tiendra cette année en automne. Le programme de cette édition 2022 a été dévoilé, vendredi, au cours d’une conférence de presse au siège du festival, l’Agora qui est un centre culturel et artistique au cœur de la Marsa.
Le festival qui se présente comme une plateforme ouverte sur les arts et la culture oeuvre à promouvoir le film sur l’art, auprès des faiseurs d’images. Comme à chaque édition dans Vues sur les Arts, les blockbusters se côtoient avec les films de grande audience. Des masterclasses, des ateliers d’écriture de scénario et de réalisation sont au programme de la section “De l’écrit à l’écran” dédiée aux étudiants dans les spécialités Photographie et Cinéma.
La célèbre photographe autrichienne Elfie Semotan viendra partager son expérience dans le cadre d’une rencontre-débat et un master class avec notamment des étudiants dans la spécialité photographie.
Un hommage sera rendu au réalisateur franco-suisse Jean-Luc Godard (3 décembre 1930-13 septembre 2022) qui était le parrain de la première édition.
Mohamed-Ali Okbi, président de Vues sur les Arts qui est également à la direction de l’Agora, et Tarek Ben Chaabane, Conseil artistique, ont présenté une manifestation artistique assez unique qui met les arts au cœur de sa programmation. Okbi a défendu l’identité d’un festival dont la ligne éditoriale est l’art et la culture dont la programmation est basée sur un travail de recherche, une vision bien claire et une sélection assez rigoureuse. Il a tenu à souligner une aventure partagée entre lui et Tarek Ben Chaabane qui est l’auteur de cette initiative.
Il a expliqué un festival dont “le point d’ancrage est de montrer véritablement des films qui parlent de littérature, de philosophie, de sociologie, d’environnement de peinture, de photo, de cinéma et de tous les arts”. ” Le cinéma étant le 7ème art, tous les arts qui y sont représentés se doivent d’être dans le festival “, a-t-il encore dit.
Tous les films au programme traduisent un aspect culturel qui touche à différentes expressions artistiques dont la peinture, la photo, des duos de réalisateurs, des films du patrimoine. Après l’intégration de l’art culinaire au cours de l’édition précédente, la peinture vivante fera son entrée cette année.
Pour l’ouverture, les organisateurs ont prévus une exposition inédite qui s’intitule ” Une coupole et 5 artistes dans le vent ” qui se poursuivra tout au long du festival à la salle d’expositions de l’Agora. Les artistes-peintres Mariem Bouderbala, Hela Lamine, Omar Bey, Seifallah Darghouth et Dhia Dhibi ont été appelés à explorer leur imaginaire autour du thème ” Kobbet Lahoua ” (La coupole) à la Marsa, dans des peintures, sculpture, installations, et de la vidéo.
” La coupole représente un élément fondateur de notre vie de tous les jours et un lieu éthique..”, a déclaré Okbi disant que “cet itinéraire de donner un même thème à différents artistes avec une sensibilité différente va être une performance assez particulière”. Il a présenté “un monument marin d’une poésie et d’une beauté qui peut alimenter véritablement l’imaginaire d’un artiste plasticien”.
Côté cinéma, de nouveaux films dont certains n’ont jamais étaient en salles encore, sont au line-up. La programmation cinématographique débutera avec la projection d’un film franco-belge autour de la danse ” En Corps ” (116’, 2022) de Cédrick Klapisch, “un réalisateur qui a beaucoup marqué, par ce film, la saison cinématographique après la Covid “, selon l’expression d’Okbi.
Le festival prévoit la projection du documentaire ” De Carthage à Kairouan ” (53’) de Hmida Ben Ammar ” qui a su graver dans la mémoire de l’histoire de notre patrimoine des films remarquables ” a estimé Okbi. Ce dernier a aussi évoqué “un film qui mérite d’être vu, parce que c’est une histoire qui pourra être vivante pour les générations futures “.
Pour le même réalisateur, le festival prévoit la projection du film ” Les femmes peintres de Tunisie” (112’, 2005) dans lequel Hmida Ben Ammar présente des portraits de femmes qui parlent de leur peinture.
Après Picasso l’année dernière (Surviving Picasso de James Ivory, 125′, 1996), le public fera la découverture de l’artiste américain d’après guerre, Jackson Pollock, dans un film portant son nom “Pollock’ d’Ed Harris (123’, 2001).
Elfie Semotan sera présente à la projection d’un documentaire sur sa vie, ” Elfi Semotan, photographer ” de Joerg Burger (76’, 2009). Ce film revient sur la carrière de cette artiste photographe de renommée internationale.
Tarek Ben Chaabane a parlé de la programmation parallèle des ateliers-débats “De l’écrit à l’écran ” et d’un master class sur un film corse dans le cadre d’un partenariat entamé l’année dernière avec la Corse. “Courts Entre 2 Rives” est un projet organisé dans le cadre d’un partenariat méditerranéen.
Pour la première fois dans le festival, il y aura des projets de films tunisiens (2) et corses (3) qui ont été récemment sélectionnés. Un jury décernera le prix France 3 au film lauréat de cette nouvelle expérience. L’écriture scénaristique sera au centre de cet atelier d’écriture qui est destiné notamment aux étudiants du cinéma en vue de les initier à cet exercice et les aider dans l’élaboration de leurs projets de scénario.
Parant de sa vacation d’universitaire et critique de cinéma, Tarek Ben Chaabane souhaite la mise en place d’un accès des étudiants au cinéma de la part des institutions culturelles publiques, -à l’instar de certains pays développés-, en leurs offrant des facilités qui leurs permettent de voir des films en salles gratuitement.
Cet ancien dirigeant de la Cinémathèque Tunisienne, -sa mission a pris fin récemment-, a également abordé la question de la spécialisation des manifestations artistiques et la nécessité de publier la carte des festivals qui ont lieu tout au long de l’année.
” Vues sur les Arts ” est un festival organisé par l’Agora avec le soutien du Centre du Cinéma et de l’Image, de l’Institut français de Tunis ainsi que plusieurs autres partenaires tunisiens et étrangers.
La programmation détaillée du festival est publiée sur le site et le réseau social de l’Agora.