Plusieurs observateurs de l’économie tunisienne estiment qu’au cas où un accord serait conclu avec le FMI, le crédit qui sera accordé à la Tunisie, fût-il de 4 milliards de dollars (13 milliards de dinars environ), ne va pas résoudre la crise multiforme dans laquelle se débat le pays.

C’est le cas de l’économiste Hachemi Aleya qui l’a souligné lors de son intervention à l’université d’été de la Fondation Mohamed Ali Hammi (2, 3, 4 septembre 2022).

A la fin de sa communication sur le thème « genèse et implosion du modèle tunisien », il a déclaré à l’adresse des Tunisiens : «Ne comptez pas sur ce qu’on fait actuellement pour sortir la Tunisie de la crise. N’attendez rien du Fonds monétaire international (FMI), car les réformes envisagées ne sont que des mesurettes destinées à permettre aux autorités de souffler un peu».

Officiellement, le gouvernement tunisien compte beaucoup sur ce prêt pour s’assurer de nouveau la confiance des marchés financiers internationaux et des pays partenaires. Car, le plus souvent, quand le FMI accorde un crédit à un pays, les autres bailleurs de fonds et les pays partenaires le suivent et se montrent disposés à aider le pays bénéficiaire.

En dépit de ce scénario, d’autres observateurs, dont des institutions de financement international, estiment qu’en dépit de l’éventuelle obtention de ce crédit, la Tunisie aura à affronter toujours des difficultés pour des raisons qu’ils estiment objectives.

Il s’agit entre autres de la conjoncture internationale défavorable avec les séquelles encore visibles de la pandémie de Covid-19, l’impact de la guerre russo-ukrainienne sur l’augmentation des cours du pétrole et des céréales, et la baisse du rating souverain tunisien à CCC qui ne lui permet pas de recourir au marché financier international privé pour obtenir des prêts à des conditions acceptables.

ABS