La garantie d’une production céréalière durable basée sur une démarche d’adaptation aux changements climatiques, notamment la sécheresse, qui s’ajoute à l’utilisation optimale des ressources en eaux, tels sont les principaux axes à développer pour atteindre les objectifs stratégiques de la filière.

C’est en tout cas ce qu’a assuré la directrice des grandes cultures à la Direction générale de la production agricole, Rabaâ Ben Salah, qui intervenait, mardi 11 octobre, lors d’un atelier organisé en marge du forum du SIAT 2022 sur le thème “la promotion de l’investissement responsable dans le secteur céréalier”.

Innovation…

Elle a aussi souligné l’importance d’améliorer la fertilité des sols par l’introduction des innovations techniques et le développement d’outils d’aide au processus de prise de décision aux niveaux de la parcelle, de la région et national.

En effet, la responsable considère que l’innovation reste un élément clé pour l’adaptation, rappelant que la finalité recherchée est de garantir une production plus durable dans le temps et d’améliorer le rendement malgré les fluctuations annuelles de la production.

Agriculture de précision…

De son côté, Anis Bousselmi, expert en irrigation et représentant de l’Institut national des grandes cultures (INGC), a mis l’accent sur l’importance d’introduire l’agriculture de précision à travers les nouvelles technologies dans la filière de la production céréalière.

Dans une conjoncture caractérisée notamment par la cherté des intrants agricoles à cause des impacts du changement climatique, l’agriculture de précision permet de fixer les besoins effectifs en engrais et en eau d’irrigation pour chaque parcelle et chaque région, a-t-il encore fait savoir.

A cet égard, il cite l’application mobile de gestion de l’irrigation (IREY) lancée en 2015 et développée en 2022 avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui permet de déterminer avec précision les quantités d’eaux nécessaires dans l’opération d’irrigation, selon les besoins de la plante et en temps opportun.

Programmes en matière de développement de variétés de céréales

Sourour Ayedi, chercheuse à l’INRAT et coordinatrice du Programme national du blé dur, a passé en revue les différents programmes visant à développer des variétés de céréales tolérantes aux maladies.

Les agriculteurs sont encouragés à adopter trois variétés de céréales nouvellement créées qui sont adaptées aux changements climatiques, dont la sécheresse, a-t-elle souligné, ajoutant qu’actuellement deux autres variétés sont en phase d’évaluation et seront déposées au catalogue national des obtentions végétales.

En Tunisie, le secteur des céréales est considéré comme un secteur stratégique compte tenu de son importance socio-économique et de son rôle dans la garantie de la sécurité alimentaire du pays, selon la Direction générale de la production agricole:

  • 1,2 million d’ha en pluvial et 70 000 ha en irrigué soit 30 % des terres labourables sont consacrés au secteur céréalier.
  • Il représente la principale activité pour 250 000 agriculteurs, soit 50 % des exploitants agricoles.
  • Les besoins annuels en céréales sont d’environ 33 millions de quintaux, dont 24 millions de quintaux de blé dur et de blé tendre.
  • Pour la saison 2021-2022, la production est de 360 000 quintaux de semences sélectionnées, dont 320 000 quintaux de semences certifiées.