Le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du Fonds monétaire international (FMI), Jihad Azour, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse, jeudi 13 octobre 2022 à Washington, a déclaré que le fonds “veut aider la Tunisie à faire face aux difficultés économiques auxquelles elle est confrontée et accroître sa capacité à emprunter de nouveaux la voie de la croissance”.
Cette rencontre avec les médias s’est tenue en marge des Assemblées annuelles du FMI et du Groupe de la Banque mondiale qui se tiennent du 10 au 16 octobre 2022. Azour a réitéré l’appui du fonds aux “progrès enregistrés par la Tunisie”.
Interrogé sur l’état d’avancement des négociations entre les deux parties (FMI/Tunis) par les représentants des médias présents à cette conférence transmise également en ligne, le responsable a indiqué que “ces négociations avancent”, sans plus de précisions.
“Nous avons eu plusieurs cycles de discussions, depuis deux ans, avec les autorités tunisiennes qui ont prévu des mesures tout à fait encourageantes, afin de pouvoir résoudre les problèmes budgétaires et améliorer la situation économique”, a-t-il rappelé. Et qu’à l’instar d’autres pays dans la région, la Tunisie a été touchée par plusieurs chocs successifs, dont le Covid-19 et la guerre en Ukraine qui ont entraîné la hausse de l’inflation et l’augmentation des prix des denrées alimentaires et des carburants.
Il faut adopter des réformes
“La conjoncture actuelle n’aide pas à assurer la stabilité financière et favoriser la croissance, d’où l’importance d’adopter des réformes”, assure Azour.
Revenant sur la mesure relative à l’augmentation du taux directeur annoncé le 5 octobre dernier par la Banque Centrale de Tunisie (BCT), Jihad Azour estime que la réduction de l’inflation est aujourd’hui une priorité en Tunisie. “Il est impératif de prendre un certain nombre de mesures comme la révision à la hausse du taux directeur et l’approvisionnement en liquidités. Cela fait partie des mécanismes auxquels ont recours les banques centrales afin d’enrayer l’inflation”.
Dans son rapport sur les perspectives de l’économie mondiale, rendu public mardi 11 octobre 2022, le FMI prévoit que la croissance en Tunisie s’établirait à 2,2 % en 2022 et à 1,6% en 2023. Le fonds indique également dans ce document que les perspectives économiques de la Tunisie n’avaient pas été dévoilées, durant la période écoulée, en raison des discussions techniques toujours en cours avec les autorités tunisiennes, autour d’un nouvel accord de financement.
Une délégation tunisienne, composée de la ministre des Finances, Sihem Nemsia, du gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi, et du ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Saied, prend part actuellement à Washington aux travaux des assemblées annuelles 2022 (de l’automne) du FMI et du Groupe de la Banque mondiale.
Ces Assemblées devraient offrir l’occasion aux responsables tunisiens de poursuivre les discussions avec le FMI autour d’un nouvel accord de financement, sachant que le prêt négocié avec le Fonds devrait être compris entre 2 et 4 milliards de dollars (entre environ 6,5 milliards et 13 milliards de dinars) sur une période de trois ans, selon Abassi.