Soyons clairs.
Tant que les frontières tunisiennes ne sont pas étanches, toute restriction à l’importation, que ce soit en augmentant des droits de douane ou en introduisant de nouvelles conditions ou en alourdissant les procédures, ne peut qu’encourager la contrebande
Ceci d’autant plus vrai que les nouvelles conditions exigent l’achat des produits et marchandises importées auprès des fabricants (usines) en excluant les grossistes, les centrales d’achat et les soldeurs. Une telle mesure ne peut qu’encourager la contrebande en ce qui concerne l’importation de ces produits et marchandises achetées habituellement ailleurs qu’auprès des usines.
Tunisie : Restrictions sur l’importation de certains produits de consommation
N’oublions pas que de plus en plus, les sociétés propriétaires de marques ne fabriquent plus. Ils assurent la conception de leurs produits, fabriquent auprès de sous-traitant (ce qui a, entre autres, permis à la Tunisie de développer le secteur de la confection) et assurent la commercialisation soit à travers leur propre circuit de distribution, soit à travers des distributeurs.
Le seul avantage que cela apportera, c’est, à travers la substitution de l’importation licite par la contrebande, une amélioration de la balance commerciale. En effet, les contrebandiers n’achètent pas leurs devises auprès des banques, mais dans le circuit parallèle.
Cela sera aussi de nature à pénaliser les recettes du trésor car ces produits ne payeront pas de droit de douane.
Sans oublier que cela encourage aussi la corruption et le recours au marché parallèle voire encourage les commerçants du circuit légal à aller vers l’illégalité.