Le nouveau système de contrôle préalable à l’importation des produits de consommation, adopté dimanche 16 octobre 2022, va entraîner la dégradation du pouvoir d’achat du consommateur et des PME, car il servira davantage les intérêts des grands importateurs aux dépens des petits.
C’est en tout cas ce que pense Louay Chebbi, président de l’Association de lutte contre l’économie de rente (ALERT), cité par la TAP dans une déclaration le 17 courant.
Par conséquent, Chebbi assure qu’ALERT va déposer un recours devant la justice afin d’abroger cette mesure qu’il qualifié ” d’illégitime “, en ce sens qu’elle n’a pas été votée par le Parlement.
Mais alors, et pour les autres mesures prises depuis le 25 juillet 2021, monsieur Chebbi ?
A souligner que cette mesure, annoncée dimanche 16 octobre 2022 par les ministères du Commerce, de l’Industrie et de la Santé, oblige les sociétés à importer les biens de consommation directement auprès des usines de fabrication, l’objectif visé étant, selon les ministères concernés, d’endiguer le déficit commercial en réduisant l’importation de certains produits non essentiels.
Mais le président d’ALERT a un avis contraire. Il pense que cette mesure n’impactera pas la valeur de l’importation dans la mesure où les grandes sociétés vont accaparer l’ensemble des importations.
Dit autrement, cette mesure pourrait engendrer la formation des oligopoles sur le marché tunisien. Et de ce fait, les petites entreprises ne seront plus en mesure d’importer de grandes quantités auprès des usines de fabrication, précisant que cette mesure va également entraîner une hausse des prix des produits en question auprès des consommateurs.
D’où le risque de voir l’économie informelle monter en flèche en Tunisie.
A souligner au passage que l’Association de lutte contre l’économie de rente (ALERT) a été créée en 2020, avec pour objectif de dénoncer les abus du système rentier tunisien.