A l’occasion de la journée mondiale de l’éducateur l’idée du retour des écoles normales est pertinente malgré un coût de la formation dans cette filière de 2 à 3 fois supérieur à celui de la filière de l’enseignement général.
Les écoles normales des institutrices et des instituteurs ont joué un rôle très important dans la formation de plusieurs générations d’instituteurs et d’institutrices qui ont jeté les bases de l’école tunisienne depuis l’indépendance, beaucoup d’entre eux ont occupé des responsabilités supérieures au sein du ministère de l’Education. La dernière promotion de ces écoles est sortie à la fin de l’année scolaire 1991-1992, alors que les écoles normales avaient déjà cédé la place aux instituts supérieurs de formation des maîtres depuis l’année scolaire 1989-1990.
De leur côté, les écoles normales supérieures ont été à la base d’un réseau d’enseignants du cycle secondaire de qualité reconnaissable de par leur engagement et passion pour le métier d’enseignant vécu comme un sacerdoce.
En intégrant massivement des diplômés de l’enseignement supérieur, souvent issus de la section lettres, dans le corps enseignant du cycle de l’école de base ou secondaire en Tunisie sans passer par les écoles normales, on a vu régresser le niveau général de l’éducation. C’est bien cette crise éducationnelle qui à l’origine de la crise culturelle et socio-économique que vit le pays depuis des décades.
Du coup, tout investissement dans le renforcement des capacités des enseignants est à entreprendre d’urgence. Il en va du niveau général des apprenants qui de toute évidence a régressé considérablement les dernières années et fait régresser le niveau économique du pays et son potentiel culturel.
S’il y a une priorité c’est celle-là, s’il y a un investissement urgent c’est bien dans la formation qualitative dans les nouvelles générations, quoi qu’il en coûte !
Quoiqu’il en coûte !
Walakom sadid annadhar.