Le gouvernement, qui envisage de lever la subvention sur les carburants, a déjà augmenté les prix de ces produits de 15,9% depuis le début de 2022 à travers le mécanisme d’ajustement automatique des prix.
C’est ce qu’a assuré Nada Triki, analyste à l’Observatoire tunisien de l’économie (OTE), qui intervenait, vendredi 21 octobre 2022, au cours d’une rencontre-débat sur la “Réforme du système des subventions des carburants”.
Triki a rappelé qu’au cours de l’année en cours, le gouvernement a augmenté les prix quatre fois et a récemment décidé une augmentation de 5% au lieu de 3%.
Au total, une augmentation de 41% sera ainsi enregistrée, cette année, si le gouvernement applique une augmentation mensuelle de 3% conformément à la loi de finances pour l’exercice 2022.
L’analyste souligne que le gouvernement considère que la subvention du carburant constitue un mécanisme de sécurité sociale sous forme de transferts indirects.
La Tunisie a connu depuis 2013, date de signature d’un accord financier avec le Fonds monétaire international (FMI), une augmentation des prix des carburants. Le FMI a recommandé, depuis 2016, la promulgation de lois et la mise en place du mécanisme d’ajustement automatique des prix des carburants.
Pour le FMI, la subvention des carburants est non seulement coûteuse, mais injuste et inefficace, car elle soutient plutôt les grands consommateurs et producteurs d’énergie en Tunisie. D’où la nécessité de sa réforme.
D’autre part, le FMI a appelé le pays à lancer une campagne médiatique pour éviter les tensions sociales, de trouver un mécanisme légal de réforme et d’établir un mécanisme d’accompagnement des familles vulnérables.
Triki a rappelé, dans ce cadre, que depuis 2013, les gouvernements qui se sont succédé ont débuté l’application d’augmentations progressives et à passer à un système de transferts monétiques directs.
Elle a fait savoir que le Maroc a adopté récemment la subvention des carburants après sa levée en 2015 sur recommandation du FMI.