65% des étudiants ne seront pas en mesure de trouver un emploi qui correspond à leur formation à l’avenir, compte tenu de la prévalence de nouveaux métiers et de l’économie de savoir, d’où la nécessité de revoir la formation des ingénieurs en axant sur la recherche et la création et en développant la législation.
C’est en tout cas ce pense et suggère le doyen de l’Ordre des ingénieurs tunisiens (OIT), Kamel Sahnoun, qui s’exprimait lors d’une conférence scientifique, organisée samedi 22 octobre 2022 à Tunis, sur le thème “les métiers de demain”, à l’occasion de la célébration du 40e anniversaire de la création de l’Ordre des ingénieurs tunisiens,
Il estime impératif de repenser la formation des ingénieurs, afin qu’elle soit en phase avec les avancées technologiques et les exigences du marché de l’emploi.
Les participants à cette conférence, dont des ingénieurs et des présidents d’établissements de différents secteurs, ont souligné que les métiers de demain seront axés sur la technologie de pointe mise en oeuvre par des ingénieurs, ce qui nécessite de revoir les lois organisant le secteur et de repenser la formation dans ce domaine.
Le directeur général de la Bourse de Tunis, Bilel Sohnoun, soulignera à cet égard la nécessité de réviser les programmes de formation et d’enseignement supérieur en vue d’assurer leur transition numérique, technologique, mathématique et anticipatifs, car les métiers qui sont en vogue dans le monde sont fortement liés aux technologies, à l’intelligence artificielle et à l’anticipation.
Il insiste sur l’importance de développer la législation pour encourager l’investissement dans l’ingénierie à travers les start-up.
L’ingénieur tunisien exerce dans un environnement concurrentiel mondial, a fait remarquer pour sa part, Sabeur Lâajili, PDG de PrimaTec, société spécialisée dans le développement des logiciels et systèmes embarqués pour l’industrie automobile, appelant à développer les lois régissant l’investissement dans le domaine de l’ingénierie et à intensifier l’encadrement des ingénieurs tunisiens en vue de favoriser leur intégration dans un environnement concurrentiel international.
Pour le PDG de Sigma Conseil, Hassen Zargouni, les ingénieurs tunisiens sont les plus aptes à aider le pays à sortir de sa crise et à se développer mais ils ne le font pas d’une manière suffisante, car ils n’occupent pas la place qu’ils méritent, affirmant que les ingénieurs doivent déployer davantage d’efforts pour réaliser cet objectif.
Rami Kalboussi, un jeune ingénieur, pense, de son côté, que les sociétés d’investissement privé dans le domaine de l’ingénierie devraient se mettre d’accord sur certaines revendications à exiger de l’Etat, de manière à permettre aux compétences qu’elles emploient de se lancer dans la production, l’innovation et la création de la valeur ajoutée.
La conférence a en outre permis de mettre en exergue le rôle du conseil des sciences de l’ingénierie relevant de l’Ordre des ingénieurs, dans l’élaboration des études pour développer la formation dans ce domaine et asseoir l’économie de savoir et promouvoir le secteur.