Quand les hommes politiques en Tunisie parlent de l’Afrique, j’ai l’impression d’entendre la chanson de Dalida et d’Alain Delon “Parole, Parole, Parole“. Et une très célèbre marque de frites disait que “ce sont ceux qui en parlent le moins qui en mangent le plus“.
La Tunisie est devenue, au cours des dix dernières années, le pays des études (d’impact, de plans d’ajustement qui ne sont jamais appliqués), de la digitalisation qui est mise dans toutes les sauces et dans tous les discours, et bien entendu de l’Afrique.
En effet, dans la plupart des séminaires et autres rencontres économiques, banquiers et hommes politiques nous disent que l’Afrique est l’avenir du monde, et que, par conséquent, la Tunisie se doit de se développer et de s’ouvrir sur ce continent, qui compte, en 2022, plus de 1 milliard d’habitants.
C’est le cas entre autres de notre ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Saïed, qui a affirmé, mardi 1er novembre, disposer d’un plan pour conquérir les marchés très juteux du continent africain.
C’est bien beau voire ambitieux. Mais j’ai quelques questions pour M. Saïed : combien de pays africains a-t-il visités ? Quels sont les pays africains que le président de la République a-t-il visités ? Y a-t-il une nouvelle politique des visas pour les visiteurs d’Afrique arrivant en Tunisie ? Est-ce que la compagnie aérienne Tunisair va ouvrir de nouvelles lignes vers le continent ? On pourrait multiplier ce genre de questions.
Le hic est que, au moment où on continue à parler et à s’agiter sur et pour l’Afrique, la Tunisie vient de s’enfermer en réinstaurant l’obligation de visa pour les Comoriens.
On aimerait donc que monsieur le ministre de l’Economie nous explique cette logique “implacable“ tunisienne. Et ce d’autant que cela obligera les hommes d’affaires et autres ingénieurs tunisiens –qui sont désormais nombreux- opérant aux Comores à débourser 30 euros à chaque entrée sur le territoire comorien.
Parole, Parole, Parole !
Maarouf