Des associations de la société civile ont appelé mercredi le gouvernement à ratifier la Convention internationale n°190 sur la violence et le harcèlement adoptée par l’Organisation internationale du travail en 2019.
Selon le texte de la Convention, tout membre qui la ratifie doit “respecter, promouvoir et réaliser le droit de toute personne à un monde du travail exempt de violence et de harcèlement”.
Lors d’un atelier de travail organisé à Tunis pour la publication d’une lettre de plaidoyer appelant à la ratification de cette convention par la Tunisie, les participants ont signalé l’augmentation du taux de violence à l’égard des femmes de manière préoccupante au point que des femmes sont assassinées parfois pour des raisons insignifiantes.
Selon les représentants des associations féminines le harcèlement a aussi augmenté en milieu professionnel alors que les plaintes des victimes ne sont pas prises au sérieux dans certains postes de police et la loi n°58 de 2017 sur l’élimination de toute forme de violence contre la femme reste inappliquée.
” A cet effet, il a été décidé, en collaboration avec plusieurs associations, d’organiser une campagne de plaidoyer de grande envergure pour faire connaitre la convention n°190 et appeler à sa ratification par la Tunisie “, a fait savoir Mansour Cherni, de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) rappelant qu’un sit-in a été observé la semaine dernière devant le théâtre municipal de Tunis dans le cadre de cette campagne.
” Des campagnes de sensibilisation ont été également organisées récemment au Nord-Ouest du pays (Béja, Jendouba, Le Kef) où la violence économique notamment en milieu agricole est assez importante “, selon le représentant de l’UGTT.
L’intervenant a souligné l’importance de cette convention qui impose à l’Etat de garantir la sécurité des femmes en milieu de travail et de lutter contre la violence et le harcèlement faisant remarquer que la société civile continuera à faire pression sur le gouvernement pour parvenir à la ratification de cette convention.
Il a, en outre, appelé le chef de l’Etat à publier les textes d’application de la loi n°58 de 2017 relative à l’élimination de toute forme de violence contre la femme signalant que depuis janvier dernier, 15 femmes ont été assassinées suite à des actes de violence.