Treize startups tunisiennes ont créé des filiales à l’étranger. C’est ce qui ressort d’une répartition géographique des startups tunisiennes à l’étranger publiée dans le 3ème rapport annuel “Startup Tunisia” de Smart Capital (fin octobre 2022).
Comparé à 2020, le nombre de filiales à l’étranger est stable. Il s’agit de 6 startups en France, deux au Maroc et d’une seule dans les pays suivants : Espagne, Malte, Turquie, Côte d’ivoire, Egypte, Niger et Canada.
Quant aux startups ayant un siège social à l’étranger et une filiale en Tunisie, elles sont au nombre de 49. Leur nombre a quasiment triplé depuis 2020. Les sièges se concentrent en France pour plus de la moitié des startups.
La connexion avec l’Europe reste aussi la plus forte avec plus de 37 startups présentes. Elles sont réparties entre la France (27), les Etats-Unis (5), le Royaume-Uni (4), les Pays-Bas (5), l’Arabie Saoudite (1), Canada (1), la Chine (1), la Corée du Sud (1), l’Allemagne (1), la Jordanie (1), le Maroc (1) et Singapour (1).
Selon le rapport, il y a des motivations multiples derrière l’implantation à l’internationale. Pour 70% des startups interrogées, l’accès aux marchés internationaux et la facilité des transactions représentent les principales motivations pour s’installer à l’étranger.
De même, le cadre légal et administratif tunisien étant considéré comme présentant de nombreux obstacles et limitations, dans la mesure où 60% des startups trouvent dans l’implantation internationale un moyen d’y échapper, alors que 20% partagent plus ou moins cette vision.
S’agissant des problèmes d’infrastructure, ils motivent 50% des startups à basculer vers l’international. Pour 60% des répondants, la décision d’expansion est adoptée suite à une demande de la part des clients/investisseurs ou partenaires.
Selon le rapport, le recrutement des talents internationaux arrive en dernier lieu et ne semble pas être un motif important pour pratiquement 60% des Startups.
Fondateurs de startups
Par rapport à 1416 fondateurs analysés, 79% sont des hommes avec un âge moyen de 35 ans et 21 % sont des femmes avec un âge moyen de 33 ans. 34,4% des startups sont co-fondées par au moins une femme, et 2,3% des startups sont fondées exclusivement par des femmes.
En 2021, il y a 4,4% plus de femmes dans les équipes fondatrices qu’en 2020. Cela témoigne de l’inclusivité croissante de l’écosystème. Cependant, il est à noter que le nombre de startups fondées exclusivement par des femmes a régressé de 3%.
40,81% des femmes entrepreneures sont titulaires d’un diplôme de master ou d’ingénieur (bac+5). Ce sont ces femmes-là , ainsi que les licenciées (22,4%), qui sont les plus susceptibles de choisir le chemin de l’entrepreneuriat.
Les femmes qui se lancent le plus dans l’entrepreneuriat ont, soit une expérience de 1 à 5 ans (33%), soit elles sont seniors (32,6%) avec plus de 10 ans d’expérience.
Plus de 280 fondateurs des startups sont issus de la diaspora tunisienne
La Tunisie commence à se faire une place dans les partenariats d’affaires. 4% des fondateurs questionnés sont d’origine étrangère. Pas moins de 56 fondateurs de 15 nationalités différentes ont choisi l’écosystème entrepreneurial tunisien et le cadre startup Act pour y développer leurs startups. Près de la moitié des investisseurs étrangers ont la nationalité française.
Les Tunisiens résidents à l’étranger sont aussi attirés par l’investissement en Tunisie. Plus de 280 fondateurs de startups labellisées sont issus de la diaspora Tunisienne, dont 148 comptabilsés en 2021. Il s’agit d’une augmentation de plus de 100% par rapport aux 140 fondateurs recensés en 2019 et 2020.
40,5% d’entre eux se sont définitivement installés en Tunisie. Ils proviennent à 62.5% d’Europe et à 29.8% d’Amérique du Nord. 59,5% des fondateurs issus de la diaspora vivent encore dans leur pays d’accueil. 86,7% d’entre eux vivent en Europe et 11,6% en Amérique du Nord.
Le rapport souligne également, leur présence dans la région MENA. Ainsi et majoritairement, 64% des fondateurs issus de la diaspora sont (ou se sont) installés en France contre 9% aux USA et 8% en Allemagne.
S’agissant des motifs pour entreprendre en Tunisie, il y a le degré d’influence moyen du cadre juridique du Startup Act sur la décision de la Diaspora. Il est de l’ordre de 6,74/10.
En ce qui concerne les avantages pour entreprendre en Tunisie, la majorité des startups répondantes (80,51%) admettent que la prise en charge CNSS est le premier avantage dont elles bénéficient, juste avant l’exonération de l’IS avec 64,41%.
De même, avoir un compte spécial en devises et la bourse des startups, encourage les entrepreneurs à investir en Tunisie, à des pourcentages respectifs de l’ordre de 47,46% et 37,29%.