Ce fut à la base une idée qui s’est transformée en un projet pour prendre enfin la voie d’une véritable aventure qui s’est élargie vers la recherche scientifique à laquelle se sont associés près de 200 chercheurs de différentes régions et disciplines.
C’est ainsi qu’a été présenté le “Musée du patrimoine écrit” par Raja Ben Slama, directrice de la Bibliothèque nationale de Tunisie (BNT) qui porte ce projet disposant actuellement près de 700 documents de tout genre depuis l’antiquité.
Lors d’une conférence au Village tunisien de la Francophonie, elle a mentionné que la phase de recherche et de collecte a permis de porter à jour des documents dans la majorité est méconnue ainsi que des écrits qui représentent les premières œuvres littéraires, intellectuelles, et scientifiques les plus importantes produites en Tunisie depuis la période libyco-punique.
Destiné à un large public mais aussi aux chercheurs, étudiants et spécialistes et dans des versions trilingues, (grâce à un grand effort de traduction), le musée comporte des livres imprimés, des manuscrits, des inscriptions dont plusieurs sont conservés soit en Tunisie ou à l’étranger comme à titre d’exemple une inscription édilitaire (relative aux magistrats municipaux) en punique (VI ou II av. J.-C.) trouvée à Carthage près des thermes d’Antonin et conservée du Musée du Bardo et “Le traité de la mélancolie” d’Ishaq Ibn Imran rédigé à Kairouan au 9ème siècle durant la période aghlabide et conservé dans une Bibliothèque à Munich (Allemagne).
Dans une présentation, Anas Ghrab, chercheur spécialisé en arts et humanités numériques chargé de la plateforme numérique du musée, a indiqué que le Musée du patrimoine écrit est une plateforme numérique qui cherche à valoriser l’évolution de la production intellectuelle en Tunisie, dans tous les domaines, en prenant en considération sa flexibilité géographique et les différentes acculturations linguistiques, religieuses et culturelles.
Le projet s’intègre pleinement dans le domaine des humanités numériques, par la constitution de bases de données de textes, de lieux, de personnages historiques et le développement des données en travaillant sur la connectivité des chercheurs de différentes disciplines et des institutions possédant une documentation patrimoniale (Bibliothèque Nationale, Académie Tunisienne Beït al-Hikma, Institut National du Patrimoine, Archives Nationales, etc.).
D’une plateforme numérique, l’objectif est de mettre en place dans les années à venir un musée bâti et qui prendra pour siège ” Qishla-El Attarine ” et ce, dans le cadre d’un projet de réhabilitation et de valorisation de la caserne El Attarine par la création d’un futur pôle culturel et muséal.