Le secteur du tourisme a exposé ses plans pour atteindre ses objectifs en matière d’action climatique. Lors de la COP27, l’OMT (Organisation mondiale du tourisme) a réuni les principales parties prenantes du secteur pour partager des idées pratiques sur la manière d’accélérer le passage à une plus grande durabilité et d’atteindre le niveau zéro.
Depuis son lancement lors de la COP26, la Déclaration de Glasgow sur l’action climatique dans le tourisme a recueilli plus de 700 signataires, dont des entreprises, des destinations, des groupes de la société civile et même des pays. Ils se sont tous engagés à décarboniser, régénérer et mesurer afin de réduire de moitié leurs émissions de carbone d’ici à 2030 et d’atteindre zéro émission nette au plus tard en 2050.
La directrice exécutive de l’OMT, Zoritsa Urosevic, a déclaré : “Un an après son lancement, nous sommes fiers de voir la manière dont la Déclaration de Glasgow a incité notre secteur à agir. Le déblocage de financements et l’élaboration de cadres de mesure seront essentiels pour intensifier notre soutien et continuer à accélérer l’action climatique pour la résilience”.
Ovais Sarmad, secrétaire exécutif adjoint de la UNFCCC, dira pour sa part : “La déclaration offre un cadre permettant à tous les acteurs du tourisme de relever leurs ambitions en matière de climat. Une intégration plus poussée du tourisme dans les contributions déterminées au niveau national sera essentielle pour mobiliser le soutien nécessaire à l’intensification des efforts”.
“Un avenir net zéro pour le tourisme dépend largement de l’océan et de la régénération des destinations, notamment des destinations côtières. Nous devons faire du tourisme un secteur qui réagit à l’urgence climatique”, a déclaré Peter Thomson, envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’océan.
Engagement de l’ensemble du secteur
Les participants représentaient les différentes dimensions du tourisme, tant au niveau national qu’infranational. Les institutions financières et onusiennes, en particulier le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Groupe de la Banque mondiale et la CAF (Banque de développement de l’Amérique latine), se sont déclarées prêtes à soutenir les destinations touristiques dans leur transformation vers des modèles touristiques plus faibles en carbone, durables et résilients.
Le 10 novembre, l’événement parallèle s’est concentré sur les voies de la mesure et de la décarbonisation. Les secrétaires d’État au Tourisme et à l’Environnement de Guanajuato, au Mexique, ont parlé de leurs approches collaboratives uniques. Le ministre du Tourisme des îles Canaries a présenté son plan d’action pour le climat, l’un des premiers au niveau des destinations. Iberostar a publié sa feuille de route pour la décarbonisation. La Sustainable Hospitality Alliance a réfléchi aux améliorations apportées à l’initiative de mesure du carbone des hôtels. Enfin, Intrepid Travel a mis en avant le rôle multiplicateur que peuvent jouer les voyagistes en aidant les petites entreprises à se décarboniser.
“Le secteur du tourisme a besoin d’une remise à zéro. La transition vers des modèles de tourisme durable nécessite un effort collectif, que le PNUD est prêt à soutenir”, a déclaré la secrétaire générale adjointe et directrice régionale du PNUD pour les États arabes, Khalida Bouzar.
Financer la transition verte
Le 11 courant, l’événement s’est concentré sur la régénération et le financement. Le ministre du Tourisme des Maldives et les représentants du ministère du Tourisme des Bahamas ont rappelé la place du tourisme dans la protection des écosystèmes fragiles. Dans le même temps, les défis auxquels sont confrontés les ministères du Tourisme pour jouer un rôle actif dans les négociations sur le climat au niveau national ont été soulignés, tout comme la nécessité de renforcer l’éducation des communautés et des visiteurs.
La Fondation pour l’éducation à l’environnement a également souligné l’importance d’intégrer les voies de la Déclaration de Glasgow comme critères dans les systèmes de certification tels que la Clé verte. NOAH Regen a présenté une approche innovante pour protéger et régénérer les écosystèmes de carbone bleu grâce à des financements mixtes. La Banque latino-américaine de développement (CAF) a exprimé son soutien à l’action climatique dans le tourisme.
“Atteindre Net Zéro d’ici 2050 reste ambitieux pour le tourisme et davantage de financements sont nécessaires. Investir dans l’action climatique dans le tourisme, c’est investir dans un développement vert, résilient et inclusif”, a déclaré Mari Pangestu, directrice générale, Politique de développement et partenariats au sein du Groupe de la Banque mondiale.
Commission du tourisme et du développement durable
Toujours à Charm El-Cheikh, l’OMT a réuni son Comité du tourisme et de la durabilité, présidé par le ministère du Tourisme de Croatie, pour la première fois dans le cadre d’une COP de la CCNUCC. Cela a permis aux États membres de discuter des documents d’orientation disponibles, tels que le rapport de base sur l’action climatique dans le tourisme et le dossier technique sur la mesure des émissions de GES du tourisme, ainsi que des possibilités de collaboration dans le cadre du programme One Planet Sustainable Tourism, dans lequel l’OMT travaille en étroite collaboration avec le PNUE et les gouvernements français et espagnol en tant que coresponsables.
La Déclaration de Glasgow accueille de nouveaux signataires
Parmi les derniers signataires de la déclaration de Glasgow figurent le ministère du tourisme de l’Indonésie, l’office du tourisme de Monaco et le secrétariat d’État au tourisme du Honduras. Les autorités nationales du tourisme du Panama, de Kiribati, de Micronésie et du Portugal font également partie des signataires.
Les grands acteurs du secteur tels que Accor, Iberostar, Booking.com, Expedia, The Travel Corporation et Radisson Hotel Group, ainsi que des tour-opérateurs et des entreprises d’hébergement de 130 pays, se sont également engagés à respecter la déclaration.
Le PNUE a appelé les parties prenantes à continuer d’adhérer à la Déclaration de Glasgow sur l’action climatique dans le tourisme, qui est mise en œuvre dans le cadre du programme One Planet Sustainable Tourism.