La Francophonie est appelée à entretenir la diversité et cultiver le sentiment de partage, affirme Mohamed Trabelsi, le porte-parole du Sommet de la Francophonie. De notre envoyé spécial à Djerba, Ali Driss.
WMC : L’affluence est-elle au niveau attendue ?
Mohamed Trabelsi : Nous avons 31 présidents et chefs de gouvernement présents au Sommet, avec les autres représentations ministérielles. Le quorum est largement atteint.
Cela appuierait les recommandations de la Déclaration finale ?
Je le pense, car la plupart des présidents et chefs de gouvernement ont confirmé leur présence durant les deux jours du Sommet.
Le Sommet a choisi comme slogan “la connectivité dans la diversité“. Est-ce la priorité du moment ?
L’espace francophone est divers et varié. Autant il repose sur l’usage du français, autant il appelle à l’usage des langues locales. L’OIF (Organisation internationale de la Francophonie) cultive le sentiment de diversité, et il s’agit d’une réalité tangible que nous vivons au quotidien.
Le Sommet a une composante culturelle dominante. Celle politique semble occultée ?
Ce n’est pas mon sentiment. La Francophonie reste bien un espace attaché à sa charte d’origine nourrie des principes de la démocratie et des droits d l’Homme. Cependant, il faut bien reconnaître qu’il y a une priorité économique. Dites-vous bien qu’un déficit de croissance peut compromettre la démocratie.
Le Sommet de Djerba introduit le Forum économique. S’agit-il d’un tournant pour la Francophonie ?
Il serait prématuré de le dire. Toutefois, il y a une volonté commune chez tous les membres de traiter les priorités économiques car elles peuvent impacter la bonne santé des régimes démocratiques. Et dans ce sillage, le 18ème Sommet de la Francophonie 2022 accorde une priorité à la situation économique des jeunes et des femmes, puisqu’ils ont été touchés par la précarité des suites de la pandémie de Covid-19 notamment.
La Francophonie a-t-elle un avenir ?
Tout le temps qu’elle veillera à la diversité et au sentiment de partage, ce sera un univers vivant.
Entretien conduit par Ali Driss, envoyé spécial au sommet de la francophonie