Le passage au moteur électrique et la montée en puissance de l’hydrogène décarboné (véhicules à hydrogène) nécessite un énorme effort d’adaptation pour la Tunisie qui se trouve dans l’obligation de suivre les évolutions et changements qui s’opèrent dans l’industrie automobile dans le monde. C’est ce qu’ont souligné les intervenants au débat organisé mercredi 23 novembre 2022 à l’occasion de l'”Industry innovation day” dans sa deuxième édition.
L’hydrogène constituera un levier essentiel de la transition énergétique vers une économie décarbonée, ont souligné les différents intervenants à ce débat, lesquels ont mis l’accent sur la nécessité pour la Tunisie de saisir ces opportunités surtout en ce qui concerne la production et l’exportation de l’hydrogène.
Ils rappellent dans ce contexte que, depuis quelques années, l’accélération de la transition énergétique et la mise en place de nouvelles réglementations sur les émissions de CO2 ont eu pour conséquence un développement sans précèdent des ventes de véhicules à énergie alternatives, électriques et hybrides rechargeables.
De réelles opportunités
Pour Nabil Nachi, représentant de la Société Hyundai en Tunisie, le passage au moteur électrique constitue une opportunité à saisir pour développer un tissu industriel et de service approprié et mettre les bases d’un nouvel écosystème où la mobilité électrique représente des opportunités intéressantes.
“L’industrie automobile est en train de changer”, souligne-t-il, rappelant la décision prise le 8 juin 2022 par le Parlement européen interdisant les ventes de voitures neuves thermiques à l’horizon 2035 sur son territoire. “Cette mesure intervient dans le cadre des objectifs européens de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) avec pour échéances -55 % en 2030 et la neutralité carbone en 2050”, a-t-il précisé.
L’hydrogène vert est devenu synonyme de mobilité durable
L’hydrogène vert peut représenter une alternative sérieuse aux carburants existants (pétrole ou gaz), ou bien l’électrique, explique le responsable.
Adel Ben Khaled, représentant de la société Nexans, indique pour sa part que l’hydrogène vert est devenu aujourd’hui synonyme de mobilité durable que ce soit pour les voitures mais aussi pour les camions, trains et autres moyens de transport qui peuvent fonctionner grâce à lui, en mode électrique.
Reste à relever quelques défis, notamment le coût de cette technologie, afin de la rendre plus attractive et bâtir une filière viable, a-t-il fait savoir.
Faire évoluer la législation
Pour Jorn Bousselmi, directeur général de la Chambre tuniso-allemande d’industrie et de commerce (AHK), la Tunisie doit s’adapter à cette nouvelle ère de transition technologique, énergétique et d’électrification qui touche aussi le secteur automobile, important pourvoyeur d’emplois.
“La Tunisie, qui a les compétences et le savoir-faire nécessaire pour constituer un hub technologique et d’expérience, doit prendre les mesures et mettre en place le cadre réglementaire nécessaire pour développer ce secteur innovant”, recommande-t-il