Selon nos informations, la distribution des boissons alcoolisées est de nouveau dans le collimateur du fisc. Le projet de loi de finances 2023 projette d’assujettir les distributeurs de ces produits à une nouvelle taxe. Ces derniers sont appelés à payer, au titre de l’impôt sur le revenu et de l’impôt sur les sociétés (SI), une avance de 10% sur leurs achats auprès des industriels.
Au niveau de la consommation, cette nouvelle taxe a été d’ores et déjà répercutée sur les prix dans les débits, bars et restaurants, et ce avant même que la loi de finances 2023 ne soit adoptée.
C’est la même technique utilisée il y a une année lorsque la loi de finances de l’année 2022 a révisé à la hausse des droits annuels de ventes d’alcool lesquels, en les faisant passer de 750 dinars à 7 500 dinars pour la vente en gros et de 500 dinars à 5 000 dinars pour la vente en détails.
Les consommateurs finaux, qui ont cru qu’ils n’étaient pas concernés, ont été désagréablement surpris de constater sur les rayons des grandes surfaces que le prix du vin a augmenté de plus de trois dinars et de plus de dix dinars pour les liqueurs et spiritueux.
Cette tendance à augmenter, depuis 2011, les prix des boissons alcoolisées a été fortement critiquée par les industriels lesquels y voient une façon d’encourager la contrebande et la contrefaçon.
Pire, dans certains zones comme le village d’Ain Draham, les férus de boissons alcoolisées ne pouvant pas les payer au prix fort dans les bars et restaurants, les achètent moins chères au débit d’alcool et les consomment en plein air, c’est-à-dire dans la forêt.
Conséquence, les bois jouxtant le village sont transformés, au fil des jours, en une poubelle à ciel ouvert (rejets de canettes, de bouteilles et autres ordures…).
Le spectacle est simplement cauchemardesque. Il illustre le peu de conscience des décideurs de la gravité des décisions qu’ils prennent à la hâte ou sous pression.
ABS