La dynamique féministe a décidé de boycotter les activités du ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées en marge de la campagne internationale “16 jours d’activisme contre la violence à l’égard des femmes”.

Elle proteste en effet contre l’indifférence des unités spécialisées face aux risques qui menacent la vie et la sécurité des victimes, la carence de la mise en œuvre des moyens de protection stipulés par la loi, et la faible réponse des magistrats aux demandes de protection formulées par les femmes qui sont en effet des raisons supplémentaires de l’accentuation de ce phénomène.

Dans un communiqué rendu public jeudi 24 novembre, la dynamique féministe rappelle qu'”en moins d’un mois, 4 femmes ont été tuées dans 4 régions différentes de la Tunisie. Ces femmes ont été tuées uniquement parce qu’elles sont des femmes face à un silence suspect de l’Etat et en l’absence quasi-totale de statistiques officielles sur les crimes de féminicide”.

Quatre ans se sont écoulés depuis l’entrée en vigueur de la loi n°58-2017 relative à l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et pourtant, le phénomène du féminicide continue et se multiplier même, ajoute la dynamique.

Les associations de la dynamique féministe s’interrogent, à ce propos, sur l’absence des indicateurs statistiques que l’Observatoire national pour la lutte contre la violence à l’égard des femmes est censé leur fournir, et revendiquent notamment leur droit d’accès aux chiffres et statistiques officiels liés aux crimes de violence à l’égard des femmes et aux cas de féminicide. L’objectif est de pouvoir formuler leurs programmes pour une meilleure intervention sociale de prise en charge renforçant la solidarité féministe et l’aide des survivantes de violences.