“Notre mode de vie devient une menace pour la nature. Il est temps de mettre fin à la crise mondiale de la biodiversité et de permettre à la nature de se réparer”.
Ces mots sont ceux de Hugo Schally, directeur général de l’environnement à la Commission européenne (CE), lors d’un webinaire organisé par la CE vendredi 25 novembre, en partenariat avec l’association Africa21, sur la prochaine Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15), qui aura lieu à Montréal du 7 au 19 décembre 2022.
Nécessité d’une mobilisation mondiale autour de trois axes
Il estime indispensable de concevoir et d’adopter un cadre global sur la biodiversité, avec un engagement positif de la part de tous les pays du monde, et de mobiliser les ressources nécessaires, afin de pouvoir financer des actions futures.
D’après le responsable, trois axes principaux doivent être retenus en termes de valorisation et de sauvegarde de la biodiversité, afin de garantir à nos populations de vivre en harmonie avec la nature. Il s’agit de “préserver ce qui existe déjà”, de “réparer ce qui peut être conservé”, et de “favoriser une utilisation durable de nos ressources naturelles dans l’avenir”.
Pour ce faire, préconise-t-il, une panoplie d’actions doit être mobilisée, avec pour finalité la réhabilitation de l’écosystème, la lutte contre le trafic illégal de la faune et la flore et contre l’abattage illégal, et la lutte contre la pollution plastique.
Sept milliards d’euros pour la biodiversité
De son côté, Chantal Marijnissen, directrice générale de Partenariats internationaux à la CE, a affirmé que l’UE soutient la biodiversité en Afrique depuis trois décennies, rappelant qu’une enveloppe de 7 milliards d’euros est consacrée à la biodiversité, à l’échelle internationale, sur la période 2021-2027, afin de financer des programmes directement axés sur la biodiversité.
Parmi les programmes mis en place en Afrique, avec l’appui de l’UE, Marijnissen cite l’initiative phare “NaturAfrica”, qui aide les pays partenaires en Afrique à combiner la préservation de la nature et le développement socio-économique, et la “Grande Muraille Verte”, axée sur la restauration des terres, l’investissement dans l’agriculture durable et les infrastructures résilientes au climat, dans la région du Sahel.
Un cadre mondial pour stopper la perte de biodiversité d’ici 2050
Il convient de souligner que la COP15 accueillera des représentants de 196 pays, dont l’UE et les Etats africains, lesquels tenteront de s’accorder sur un cadre mondial visant à stopper et à inverser la perte de biodiversité d’ici 2050.
La biodiversité a subi de plein fouet les effets des changements climatiques et de mode de vie de l’homme, à travers les quatre coins du monde. Près d’un million d’espèces sont actuellement menacées d’extinction. Ce déclin mondial de la biodiversité présente des risques fondamentaux pour la santé et le bien-être de l’homme, car la moitié du PIB mondial dépend de l’utilisation des ressources biologiques et des services écosystémiques.
En Afrique, la biodiversité a connu un déclin alarmant de 65 % depuis 1970, en raison de la demande croissante de ressources naturelles pour subvenir aux besoins d’une population en augmentation, ainsi que des modèles mondiaux de consommation et de production non durables qui entraînent une perte d’habitat généralisée, une surexploitation des espèces, l’apparition d’espèces envahissantes et de maladies.