L’environnement, les eaux d’irrigation, l’impulsion des projets de développement et la loi sur la discrimination positive constituent les grandes lignes des préoccupations des citoyens des huit circonscriptions électorales du gouvernorat de Monastir.
Les habitants des différentes régions du gouvernorat de Monastir subissent de plein fouet les problèmes de pollution environnementale résultant de l’usure du réseau d’assainissement et du déversement anarchique des eaux usées et non traitées dans la mer, les oueds et les oliveraies ou à même les rues.
A Moknine, certains habitants essaient tant bien que mal de composer avec les répercussions du déversement de l’eau des tanneries de cuir dans la Sebkha, de la pollution de l’air résultant de l’industrie de la brique et du plastique.
A cet égard, l’association “Notre Grand Bleu” a compté plus de 4000 ” drina “, des paniers de pêche en plastique gisant au fond de la mer dans le golfe de Monastir.
De ce sort, les revendications de la région à l’approche des élections législatives prévues le 17 décembre prochain, portent notamment sur l’aménagement de l’oued Maleh qui traverse 6 communes et dont les eaux polluées causent des dommages à l’agriculture, de l’oued Hamdoun, lequel a endommagé la zone touristique de Monastir en raison des raccordements aléatoires ou des fuites provenant des stations d’épuration à Sousse.
Il est également question, selon des déclarations concordantes des citoyens à l’Agence TAP, de parachever la revalorisation du golfe de Monastir et de démarrer les projets planifiés au titre du plan de développement précédent, tout en veillant à la protection d’un certain nombre de villes de la région contre les inondations.
Sur le plan structurel, et d’après les témoignages des habitants de la région et des représentants de la société civile, le gouvernorat de Monastir subit les contrecoups de la loi sur la discrimination positive d’où selon eux la nécessité de réviser la loi en question et les quotas de recrutement dans les secteurs de l’éducation et de la santé, une exigence qui gagne l’unanimité des électeurs de la région, selon le président de l’Union régionale de l’industrie, du commerce et de l’artisanat à Monastir, Mustapha Ben Tkayia.
D’après la même source, il y a besoin d’impulser le rythme de développement sur la base d’une vision globale des zones industrielles et d’un changement de la nature des terres n’étant plus de caractère agricole, d’autant plus qu’un nombre d’investissements demeurent bloqués en raison des procédures administratives relatives, outre l’impératif d’accélérer la réalisation d’une station de dessalement d’eau.
Dans ce sens, Ben Tkayia affirme que le parachèvement de la réalisation de la station d’assainissement au pôle technologique de textile, représente l’une des aspirations des habitants de la région, surtout que le gouvernorat de Monastir dispose uniquement de deux stations, incapables de répondre aux besoins de la région.
Pour sa part, le responsable de l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche à Monastir, Mohamed Dghim a souligné que le gouvernorat endure une grave pénurie d’eau d’irrigation qui tient en laisse la production des primeurs agricoles cultivés dans près de 8 mille serres contre 14000 serres dans le passé, d’où la nécessité d’accélérer la réalisation de la station de dessalement des eaux de mer, fait-il remarquer.
Il a estimé que le parachèvement de cette station, servira à la valorisation près de 16 millions mètres cubes d’eaux usées déversées dans la mer, à défaut d’être utilisées dans la production de fourrage, en particulier de fourrage vert.
Par ailleurs, le gouvernorat de Monastir a connu une diminution de l’effectif du cheptel et une régression de l’ordre de 7% en termes de production laitière qui varie annuellement entre 30 et 35 millions de litres, contre 50 millions de litres de lait dans un passé proche, une baisse attribuable à l’augmentation des prix du fourrage, selon Dghim.
D’après la même source, la région aspire également à l’achèvement du projet d’extension du port de pêche maritime de Teboulba, ce qui permettre aux marins pécheurs d’exploiter de nouveaux bassins, et à l’aménagement des ports de Bekalta et Sayada.