S’étendant sur 22 454 Km2, soit la deuxième plus grande région en Tunisie, et recèle d’importantes ressources naturelles qui combinent eaux souterraines et substances utiles, le gouvernorat de Kébili ne se classe qu’en bas de l’échelle nationale en termes de développement, notamment en matière de stimulation des investissements.
Ce constat place les futurs députés du prochain Parlement face à de nombreux défis dans les trois circonscriptions électorales du gouvernorat, à savoir la circonscription de Kébili/Souk Lahad, la circonscription de Douz et la circonscription d’El Faouar/Rjim Maatoug.
Les aspirations des habitants de ces trois circonscriptions sont nombreuses et principalement centrées sur la nécessité de la création d’un Office national des dattes pour veiller à développer davantage ce secteur et préserver les droits de tous les intervenants : agriculteurs, producteurs et exportateurs.
Ils appellent également à revoir la tarification de l’électricité utilisée par les groupements agricoles pour pomper l’eau d’irrigation dans les oasis, tout en accélérant le régularisation de la situation foncière de certaines terres surtout que la région dispose de superficies propices à l’activité agricole s’étendant sur 621 mille hectares dont plus de 40 mille hectares d’oasis et environ 567 mille hectares de pâturages naturels.
Dans une déclaration à l’Agence TAP, le président de l’Union locale de l’agriculture, Hakim Mrabet a souligné que parmi les problèmes que connaît le secteur agricole dans la région, figurent le déclin de la nappe phréatique, la salinisation des sols et l’infestation croissante des palmiers-dattiers, recommandant l’intervention de l’Etat pour aider les petits agriculteurs face au coût élevé de la main-d’œuvre, des engrais et pesticides ainsi que pour préserver l’agriculture géothermique qui a perdu plus de la moitié de ses projets en raison de la salinisation des puits d’eaux souterraines chaudes à Jemna, Kébili et Douz.
Il a fait remarquer que malgré la région assure environ 80% de la production nationale de Deglet Nour destinée à l’exportation, qui procure d’importants revenus de devises, la valeur ajoutée de ces cultures et sa rentabilité sont encore en deçà des estimations au vu du nombre limité d’entreprises spécialisées dans la valorisation, la promotion et l’exportation de ce produit dans le gouvernorat où le nombre d’unités de conditionnement de dattes ne dépasse pas 28 unités et celui des exportateurs directs de dattes est très réduit.
De son côté, le secrétaire général de l’Union régionale du travail, Ali Boubaker, a affirmé que les différentes régions du gouvernorat partagent les mêmes problèmes, à commencer par la détérioration des infrastructures de nombreux établissements d’enseignement, la rareté des établissements d’enseignement supérieur, le vieillissement de la flotte des transport, la régression de la qualité des services médicaux, outre la propagation du phénomène de désertisation et d’accumulation de sable notamment à Rjim Maatoug et El Faouar.
A cet égard, il a recommandé l’activation de la décision de créer un Office national des dattes, la mise en place d’un poste-frontière dans la localité de Matrouha à Rjim Maatoug pour promouvoir les échanges commerciaux avec l’Algérie dans le cadre du plan national de développement des zones frontalières, tout en oeuvrant à l’aménagement d’une zone de libre-échange entre Rjim Maatoug et la ville algérienne El Ouadi.
Il a également appelé à la création d’une liaison avec l’autoroute afin de relier les gouvernorats de Kébili et Gabès, la réalisation de certains projets prioritaires comme le projet de raccordement de la région au gaz naturel, l’achèvement de l’installation des centrales de production d’énergie éolienne et solaire à Djebal Tabaga, en plus de la création d’une Agence régionale foncière touristique, le renforcement de l’infrastructure des établissements universitaires dans la région en créant un Institut spécialisé en l’agriculture saharienne.
A rappeler que le gouvernorat de Kébili est situé au centre des régions sud où il est bordé au Nord par les gouvernorats de Gafsa et de Tozeur et au Sud par le gouvernorat de Tataouine, tandis qu’il est limité à l’Est par les gouvernorats de Gabès et de Médenine et à l’Ouest par l’Algérie, et est divisé selon le décret 55 du code électoral en date du 15 septembre 2022, en 3 circonscriptions électorales.