Le Centre de recherches, d’études, de documentation et d’information sur la femme (CREDIF) annonce le lancement d’une étude nationale sur “le coût économique et social des violences faites aux femmes” dont les résultats préliminaires seront présentés le 08 mars 2023 à l’occasion de la journée internationale de la femme.
En marge d’un atelier préparatoire de lancement de ladite étude dans le cadre du programme ” Emna “, la directrice générale du CREDIF, Thouraya Belkehya, a souligné que la réalisation de cette étude vise à rassembler les statistiques sur les retombées de la violence économique et sociale et à évaluer ses effets sur la santé mentale et physique de la femme afin d’élaborer les stratégies politiques et économiques appropriées.
” Financée à hauteur de 300 mille dinars par l’Etat tunisien et soutenue par le Fonds des Nations Unies pour la Population et l’Union Européenne, l’étude sera élaborée par le CREDIF “, a-t-elle souligné.
De son côté, la cheffe du bureau du FNUAP en Tunisie, Rim Fayala, a indiqué que cet atelier, organisé à l’occasion des “16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre à l’égard des femmes et des filles”, vise à prendre connaissance des expériences comparées des pays ayant déjà réalisé une étude sur le coût économique et social des violences faites aux femmes notamment en Egypte (2015) et en Jordanie (2020).
Dans ce contexte, elle a signalé que l’étude tiendra compte du contexte de la société tunisienne et sera réalisée selon une méthodologie scientifique qualitative et quantitative.
” L’étude sera mise à la disposition des décideurs politiques pour fixer le budget nécessaire à la lutte contre la violence faite aux femmes “, a-t-elle ajouté.
Pour sa part, l’ambassadeur de l’UE en Tunisie, Marcus Cornaro, a souligné que la violence basée sur le genre est un phénomène mondial qui touche une femme sur trois dans le monde.
Il a, en outre, signalé qu’une étude similaire réalisée en 2012 dans les pays de l’UE a montré que le coût économique et social de la violence faite aux femmes s’élève à 360 milliards d’euros d’où l’importance de renforcer la sensibilisation et de multiplier les centres d’accueil des femmes victimes de violence dont le nombre s’élève à dix en Tunisie.