Classée 2ème en Afrique en termes d’indicateurs de santé et 1ère en matière de tourisme médical, la Tunisie devrait développer ce dernier créneau qui constitue un vrai moteur économique et une réelle niche d’exportation.
C’est ce que pense la directrice générale au ministère de la Santé, Nadia Fenina, qui intervenait lors d’une table ronde organisée par la Chambre de commerce et de l’industrie tuniso-suisse, vendredi 2 décembre 2022, sur le thème ” Tourisme médical et bien-être “.
Fenina assure que la Tunisie dispose d’une infrastructure/réseau capable d’interconnecter les usagers de la santé, d’une industrie pharmaceutique développée et en pleine expansion et d’un système de formation dans les métiers de la santé solide et réputé qui lui permettent d’être une destination pour le tourisme médical à l’échelle régionale et internationale.
Par ailleurs, en 2014, la Fédération mondiale d’hydrothérapie et de climatothérapie a décrété, lors du Symposium international sur la thalassothérapie pour la médecine et le bien-être, l’île de Djerba “Capitale méditerranéenne de la thalassothérapie” en considération de la place prépondérante qu’occupe l’île, depuis des années, dans le secteur de la thalassothérapie.
Aussi, la Tunisie possède d’importantes réserves d’eaux thermales qui en font une destination mondialement reconnue et un lieu privilégié pour l’hydrothérapie.
Fenina a ajouté que les facteurs qui affectent le choix des destinations, en matière de tourisme médical, sont l’accessibilité des services de santé, le niveau de sécurité et de sureté, la qualité des services, le niveau d’hygiène, le potentiel d’économie et l’opportunité de tourisme.
Pour sa part, le président de la Chambre nationale des entreprises de services de santé, Ghazi Majbri, considère que le contexte est favorable en Tunisie pour une croissance à deux chiffres du secteur des hébergements médicalisés (maisons de retraites/repos, centres de convalescence…).
Soulignant que l’offre tunisienne en la matière se situe actuellement à moins de 500 lits, Majbri a indiqué que ” le vieillissement de la population tunisienne et celui des populations des pays riches, la baisse prévisible des revenus des masses dans les pays riches, le nombre croissant des seniors dans le monde (plus d’un milliards de seniors actuellement dont plus du quart sont en Europe et 1,25 million en France), une estimation à 20% des déplacements des seniors des pays riches vers des pays plus cléments ( climat, coûts, etc.), sont autant de facteurs favorables au développement du secteur national des hébergements médicalisés.
Ceci étant d’autant plus possible que la Tunisie figure dans le top 10 mondial en termes de prédispositions de déplacement des seniors (7ème en termes de prédisposition des seniors au voyage et 8ème en termes de prédisposition des seniors à l’installation).
Adhérant à cette idée, Imene Miri, médecin physique à l’hôpital Kassab, a déclaré que le tourisme des seniors constitue une vraie opportunité pour la Tunisie “dans un monde vieillissant où l’espérance de vie de la population humaine augmente de jour en jour. Aujourd’hui, 8% de la population mondiale a plus de 65 ans, et que le nombre de personnes atteignant l’âge de 100 ans a atteint le plus haut niveau de son histoire. Pour la première fois, il y a plus de personnes de plus de 64 ans que d’enfants de moins de 5 ans”.