Le président du Conseil d’administration de la Centrale de transformation du lait “Vitalait”, Ali Klebi, appelle le gouvernement à majorer de 500 millimes le prix d’achat d’un litre de lait frais, et ce pour préserver la filière laitière.
Cité par l’Agence TAP en marge d’une mission économique d’hommes d’affaires tunisiens en Côte d’Ivoire, il a souligné que la production des usines de transformation du lait a enregistré une baisse d’environ 20 à 30%, et que le marché enregistre quotidiennement un déficit d’approvisionnement entre 400 et 500 mille litres, sachant que la consommation quotidienne varie entre 1,8 million et deux millions de litres.
Il a rappelé que le système laitier fait face à de nombreuses difficultés, lesquelles ont été aggravées par l’augmentation de près de 50% des prix sur le marché international. Les fourrages représentent environ 60% du coût de production.
“Nous avons revendiqué à maintes reprises une augmentation du prix du lait à la production, afin de permettre à l’agriculteur de vendre le litre à 1 600 millimes, contre 1 140 millimes actuellement”, a indiqué Klebi.
Il a fait remarquer que l’agriculteur s’est retrouvé obligé d’abandonner son troupeau, en l’absence de telle augmentation, d’où un risque de déficit d’approvisionnement plus tard.
Et de relever que la Chambre syndicale nationale des industries du lait et dérivés a décidé, le 16 novembre 2022, d’octroyer une avance de 200 millimes à l’agriculteur afin de lui permettre de faire face à la hausse des prix des fourrages. Ceci étant, cette mesure reste insuffisante, juge Klebi. Car, le prix de vente (1 800 millimes) d’un litre de lait, même avec l’augmentation proposée, reste de loin inférieur au prix d’un litre de lait importé estimé à 3 500 millimes, outre l’impact sur les ressources en devises du pays.
A noter que l’Union tunisienne pour l’agriculture et la pêche (UTAP) a récemment appelé à une augmentation d’au moins 600 millimes/le litre du prix du lait à la production, estimé actuellement à 1 140 millimes/le litre ; un prix disproportionné par rapport au coût de production qui dépasse les 1 650 millimes/litre.
Une mission économique conduite la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT) est en visite à Abidjan, la capitale économique ivoirienne, du 4 au 8 décembre 2022. Elle est composée de 70 hommes d’affaires opérant dans les secteurs de l’agroalimentaire, de la santé, des technologies de l’information et de la communication, de l’assurance et de BTP.
En quête de secteurs à fort potentiel d’exportation et d’opportunités d’implantation, ces investisseurs vont prendre part à des réunions de travail avec des responsables ivoiriens, à des ateliers sur le climat d’affaires.
Au programme figure également des visites aux entreprises et de zones industrielles et l’organisation d’un forum économique tuniso-ivoirien.