Le Conseil d’administration du Fonds africain de développement a approuvé, le 8 novembre 2022, à Abidjan, un financement de 10,56 millions de dollars à quatre pays d’Afrique de l’Est et de la Corne de l’Afrique. L’objectif est de les aider à faire face à la crise alimentaire engendrée par les effets combinés des sécheresses, des inondations, des conflits et de l’insécurité, de la pandémie de Covid-19, ajoutés à ceux de la guerre russo-ukrainienne.
Le financement qui est destiné à mettre en œuvre le Projet multinational : renforcement de l’état de préparation et de la réponse aux crises alimentaires au Burundi, aux Comores, en Somalie et au Soudan du Sud (SEPAREF), est réparti comme suit : Burundi (2,57 millions de dollars), Comores (2,57 millions de dollars), Somalie (2,70 millions) et Soudan du Sud (2,70 millions).
Le projet va permettre d’augmenter la production agricole, la productivité et la résilience des systèmes de production agricole des pays ciblés pour atténuer les risques alimentaires et nutritionnels à court et à long terme aggravés par la guerre en Ukraine.
Il permettra spécifiquement de renforcer les institutions nationales dans les quatre pays pour mieux répondre aux crises actuelles et futures, en augmentant la production et la disponibilité des semences de prébase et de base. En outre le projet aidera à améliorer les capacités nationales d’utilisation des outils et plateformes numériques pour les alertes précoces et les actions anticipées, mais également en développant des opérations d’investissement pour préserver la sécurité alimentaire, en particulier dans les zones les plus vulnérables de ces pays.
Il s’agira plus précisément d’améliorer la disponibilité régionale et nationale des semences de base des cultures vivrières tolérantes à la sécheresse (maïs, riz, niébé, sorgho et fourrage) et de mettre en place une équipe centrale d’experts en Afrique de l’Est qui peuvent mener des évaluations de la sécurité des semences dans leurs pays. Le projet va aussi mettre en place des plateformes numériques pour enregistrer les agriculteurs et fournir des services de vulgarisation de techniques et technologies agricoles plus adaptées et résilientes aux changements climatiques dans les quatre pays.
« Le projet va compléter ceux de la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence déjà en cours dans les quatre pays ciblés, en aidant les institutions nationales à accroître la production de semences de première génération pour les cultures vivrières et fourragères prioritaires et à renforcer les capacités institutionnelles en matière d’alerte précoce et d’actions anticipatives », a précisé Nnenna Nwabufo, directrice générale du Bureau de la Banque africaine de développement pour l’Afrique de l’Est.
« Le financement de cette opération multinationale va permettre non seulement de compléter et de promouvoir la durabilité des projets de la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence dans les quatre pays, mais aussi de consolider la position de la Banque en tant qu’acteur majeur du développement dans la région en matière de lutte contre la fragilité, de réponse aux crises alimentaires et de renforcement de la résilience », a ajouté Mme Nwabufo.
Au moins 40 000 agriculteurs (environ 50% de femmes et 20% de jeunes) vont profiter directement du projet qui sera mis en œuvre par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en collaboration avec les institutions nationales de ces quatre pays.
Le financement sous forme de don provient de la Facilité d’appui à la transition, un mécanisme de décaissement rapide, simple et flexible de la Banque, conçu pour aider les pays fragiles du continent à construire des institutions résilientes, stabiliser leur économie, poser les bases d’une croissance inclusive ou à consolider la paix.
Ce projet entre dans le cadre de la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence approuvée par les Conseils d’administration de la Banque africaine de développement (www.AfDB.org) et du Fonds africain de développement le 20 mai 2022.
Dotée de 1,5 milliard de dollars américains, la Facilité doit aider les pays africains à faire face aux répercussions de la guerre entre la Russie et l’Ukraine sur les prix des denrées alimentaires. Elle vise à fournir des semences de qualité (blé, riz, maïs et soja), des engrais et d’autres services d’appui à quelque 20 millions de producteurs à travers l’Afrique. Objectifs : produire 38 millions de tonnes de nourriture supplémentaires dans les deux années à venir pour une valeur de 12 milliards de dollars.