Jamais auparavant la planification ne s’est trouvée face à autant de challenges en tous genres. Aurons-nous le mental nécessaire pour aller jusqu’au bout du process ?
Depuis son arrivée au gouvernement, Samir Saïed, ministre de l’Economie et de la Planification, est à la manœuvre. Il s’emploie à confectionner des un plan d’urgence 2023-2025. Et un autre plus consistant à horizon de dix ans, soit 2035.
L’entrée en exécution du Plan
L’un et l’autre sont fin prêts et ils pourraient entrer en application en 2023, soit dans moins d’un mois. Le contexte de crise que nous traversons est chargé de défis dont les transitions énergétique et environnementale ainsi que l’explosion des inégalités et la montée des périls sociaux.
Samir Saïed garde bon espoir lors de son speech à la 36ème édition des Journées de l’entreprise (JES) 2022. Et même la remarque acérée de Noureddine Hajji ne l’a pas démonté. Le DG d’EY dit vivre une situation paradoxale. Il y a d’un côté les pouvoirs publics qui sont optimistes et qui réalisent peu. Et il y a le secteur privé qui est pessimiste mais qui performe. La seule ombre au tableau est que les entreprises qui réussissent à l’international sont de moins en moins nombreuses.
La crise de 2008 ne nous a pas quittés
Réaliste, le ministre de l’Economie sait que sa tâche n’est pas de tout repos. Et il reconnaît que les retombées de la crise des “Subprimes“ sont encore là. Et il en veut pour preuve la poursuite du “quantitative easing“ – dit en français “politique monétaire accommodante” – et qui n’est pas une situation de gouvernance optimale des ressources du pays.
L’espoir dans le PPP
Faute de moyens, le gouvernement sera de plus en plus contraint à aller vers des horizons de PPP. Et ce n’est pas ce qui peut nous arriver de mieux. Cela peut dépanner le gouvernement qui n’a plus les moyens budgétaires pour financer l’investissement public. Mais les investisseurs, en bien des situations, seront en mesure de facturer les prestations qu’ils pourraient fournir à des conditions moins clémentes que l’Etat providence qui nous est familier.
Ce basculement vers un standard économique anglo-saxon sera-t-il sans contestation de la part de l’opinion publique ?