L’Observatoire tunisien de l’économie (OTE) a publié, mercredi 14 décembre 2022, sur les dettes de la Tunisie dans lequel il affirme que le gouvernement de Najla Bouden a appliqué, sous la pression, quatre (4) plans stratégiques dans ses négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) concernant la mise en œuvre des réformes et la diplomatie économique, dans un contexte d’ambiguïté qui a limité le rôle de la société civile.
Le document indique que le gouvernement a également adopté une politique de communication visant à orienter les médias vers un certain discours concernant l’accord.
A noter que l’OTE a décidé de publié son rapport à quelques jours de la réunion du Conseil d’administration du FMI prévue initialement le 19 décembre 2022. Cependant, le site du Fonds indique que le dossier de la Tunisie n’est pas à l’ordre du jour de ses réunions jusqu’à la date du 22 décembre 2022.
La chercheuse et coordinatrice à l’Institut national de l’économie, Nada Triki, a relevé, lors de cette conférence en ligne consacrée à la présentation du rapport, que les dettes de la Tunisie sont constituées à hauteur de 65% de dettes extérieures et 35% de dettes intérieures.
Elle a précisé que 50% des dettes extérieures de la Tunisie reviennent à des institutions multipartites: dont 20% revenant au FMI, 30% à la Banque mondiale et 24% à la BAD (Banque africaine de développement).
Triki rappellera que la Tunisie et le FMI sont parvenus depuis 2011 à conclure 3 accords financiers durant les années 2013, 2016 et 2020, et que l’accord attendu avec le FMI en constitue le 4ème.
Elle a indiqué que les conditions d’octroi des crédits sont dévoilées par le FMI et elles concernent les critères et les réformes structurelles, ainsi que les procédures .
Pour Triki, la pression exercée sur le gouvernement tunisien, au cours de la période des négociations avec le FMI, l’a poussé à adopter des plans stratégiques basés sur l’ambiguïté, ce qui a réduit le rôle de la société civile tels que l’UGTT et les organisations Al Bawsala et Inkyfada.
Le représentant de l’UGTT, Karim Trabelsi, a souligné que les organisations internationales en Tunisie peuvent suivre de près les détails de l’accord avec le FMI à travers les documents qui seront publiés par la BM, un des superviseurs de la mise en œuvre de l’accord. Il a ajouté que la société civile qui a été écartée par le gouvernement durant les négociations (22 mois) avec le Fonds est capable de développer ses relations avec les groupes de pression à l’intérieur du pays et à l’étranger pour assurer le suivi de la mise en œuvre de l’accord financier.
Bien dit Mme Triki. Mais expliquez-nous quelle arme possède notre gouvernement dans ses négociations avec les bailleurs de fonds? Vous parlez de “groupes de pression”, mais ces derniers n’exercent leur pression que sur les gouvernants tunisiens et sur l’extérieur. Or la logique des choses commande qu’ils le fassent aussi l’extérieur en faveur de la Tunisie et des Tunisiens.