Ridha Chkoundali, universitaire et économiste, a lui aussi réagi à la déprogrammation de l’examen du dossier de la Tunisie par le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI), prévue initialement pour lundi 19 décembre 2022.

En effet, Ridha Chkoundali évoque “l’ambiguïté” qui va persister cette année après cette déprogrammation concernant “la sortie de la crise financière étouffante que traverse la Tunisie”.

D’après lui, “il est probable que la principale raison de cette décision soit le désaccord entre les acteurs économiques et sociaux sur le contenu des réformes inscrites au programme de réformes soumis à l’accord des experts du Fonds”.

Il a rappelé le rejet explicitement formulé par le président de la République du contenu de la réforme du système des subventions et du contenu du dossier de la réforme des institutions publiques.

Chkoundali estime que les répercussions de ce report seront très graves et aggraveront la crise financière que vit le pays.

L’impact sera direct, d’après lui, sur le projet de budget de l’Etat pour l’année 2023 et sur la mobilisation des ressources extérieures nécessaires pour payer des sommes importantes en devises sous forme de dettes extérieures, ainsi que pour sécuriser l’approvisionnement en matières premières, en médicaments et éventuellement en équipements nécessaires au bon fonctionnement du processus de production.

Selon une source officielle, une nouvelle date sera convenue entre les autorités tunisiennes et le Fonds monétaire international (FMI) concernant l’examen et l’approbation de la Facilité élargie de crédit pour la Tunisie, afin de donner aux autorités du pays davantage du temps pour finaliser les détails du programme de réforme qu’elles lui ont présenté.

Lire aussi: Le FMI reporte l’examen du dossier de réformes de la Tunisie en janvier 2023 (BCT)

La Tunisie envisage de présenter à nouveau le dossier, lors de la reprise des réunions de la direction du FMI après les vacances de fin d’année, durant le mois de janvier 2023, a ajouté la même source.

Pour mémoire, le FMI avait annoncé le 15 octobre 2022, que ses services sont parvenus à un accord avec les autorités tunisiennes pour soutenir les politiques économiques de la Tunisie avec un accord de 48 mois, au titre du Mécanisme élargi de crédit, d’environ 1,9 milliard de dollars.

L’institution financière avait précisé, dans un communiqué, que la validation finale de cet accord doit se faire au niveau du conseil d’administration du fonds qui doit se réunir en décembre 2022 pour examiner la demande de la Tunisie. La Tunisie compte sur les financements du FMI pour fiancer son budget et ouvrir de nouvelles perspectives de financement avec d’autres bailleurs de fonds internationaux.