« L’aide des États-Unis à la Tunisie dépend de la mise en œuvre des réformes démocratiques sans aucune ambiguïté. Ce n’est pas parce que les élections du 17 décembre 2022 marquent l’épilogue de la feuille de route politique du président Kaïs Saïed qu’elles marqueront la fin du soutien américain aux aspirations tunisiennes à un gouvernement inclusif et responsable qui reflète les valeurs démocratiques ».
C’est là l’une des déclarations des sénateurs américains Jim Risch (R-Idaho) et Bob Menendez (D-N.J.), membre éminent et président de la Commission sénatoriale des relations étrangères, à la suite de leur rencontre au Capitole avec le président tunisien.
Les deux sénateurs ont discuté avec le chef de l’Etat tunisien des relations USA-Tunisie et des efforts américains pour soutenir le peuple « qui aspire à la prospérité, la démocratie et la sécurité ». Les discussions ont été amicales et franches.
Ils ont discuté des élections du 17 décembre 2022 et ont fait part, en tant qu’amis, de leurs préoccupations à propos de l’érosion des institutions de gouvernance de la Tunisie et des grands pouvoirs que s’est arrogé Kaïs Saïed « aux dépens du Parlement et du pouvoir judiciaire ».
Ils ont assuré que les relations bilatérales américano-tunisiennes doivent être adossées à des valeurs communes, notamment la démocratie, les droits de l’Homme et l’État de droit.
Ces rencontres ont eu lieu en marge du Sommet Etats-Unis-Afrique tenu du 13 au 15 décembre à Washington. Conscients de leur peu d’engagement en Afrique, les Etats-Unis ont promis de concentrer leurs actions futures sur l’augmentation des échanges commerciaux avec le continent africain et l’appui aux investissements bilatéraux. Ils ont également promis un engagement pour l’Afrique de l’ordre de 55 milliards de dollars en coopération publique sur 3 ans.
Quinze (15) milliards de dollars d’accords privés ont été conclus lors du Sommet. La Tunisie y a-t-elle pris part ? Un ambassadeur spécialiste du continent devrait assurer le suivi et le respect de tous les engagements.
Côté chefs d’Etat arabes présents, le président égyptien Sissi a reçu la visite du Secrétaire d’Etat Blinken à son lieu de résidence et a profité de son séjour américain pour solliciter l’appui US dans son conflit avec l’Ethiopie à propos du grand barrage Nahdha.
Quant au président Saïed, qui s’est hautement intéressé à la Bibliothèque du Congrès, il a à nouveau exprimé, alors que la Tunisie attendait l’approbation finale pour l’approbation du Conseil d’administration du FMI de l’accord de principe approuvé par la commission technique du Fonds, son attachement à la souveraineté nationale et le droit de tout pays à décider par lui-même et de lui-même pour toutes les questions qui le concernent. Ce qui pourrait éventuellement s’expliquer par le fait que le président tunisien détient en main des cartes et dispose des solutions idoines pour la crise financière aigue de son pays (sic).
Attendons voir !
Amel Belhadj Ali