Genève, ville et siège du multilatéralisme par excellence, a abrité, le 15 décembre 2022, la 11e édition des Assises de la Transformation Digitale en Afrique (ATDA).
« Confiance, souveraineté, inclusion : enjeux et perspectives pour l’Afrique », ce fut le thème de l’édition 2022 des ATDA, laquelle s’est intéressée cette “aux défis que représente l’éclosion du numérique en Afrique en matière de sécurité et de protection des données“.
En effet, de janvier à août 2020, près de 28 millions de cyberattaques ont ciblé le continent africain, ce qui montre combien la cybersécurité constitue une problématique non pas nationale ou continentale, mais mondiale et transversale, comme l’a ainsi présenté Aurélie Adam Soule Zoumarou, ministre du Numérique et de la Digitalisation du Bénin, qui intervenait sur le panel « Cybersécurité : quels défis pour l’Afrique ? », rapporte le site agenceecofin.com.
Pour sa part, la ministre de l’Economie numérique et de l’Innovation de Djibouti, Mariam Hamadou Ali, abondera dans le même sens, soulignant que “la cybersécurité est un enjeu transversal car touchant l’ensemble des secteurs de l’économie et de l’administration“.
Youssef Ait Kaddour, Chief Cybersecurity and Privacy Officer (CSO) chez Huawei Maroc, s’est exprimé sur le rôle de la cybersécurité comme pierre angulaire d’un monde digital, intelligent et sécurisé. «Si les nouvelles technologies représentent un énorme potentiel pour l’économie numérique africaine, elles font également apparaître un certain nombre d’enjeux et de défis liés à la cybersécurité et à la protection des données », a-t-il rappelé. « La donnée représente en effet un enjeu stratégique pour les entreprises et administrations publiques, et sa protection est devenue un préalable à une transformation numérique sécurisée ».
Donc tout le monde ou presque est d’accord concernant le constat mais aussi sur l’inquiétude face à “la faiblesse des investissements et le manque d’infrastructures“ qui constituent des freins “à l’avènement d’une véritable confiance numérique en Afrique“. C’est pour cette raison que Youssef Ait Kaddour estime «… crucial que l’Afrique dispose de ses propres infrastructures, condition sine qua none à la souveraineté numérique des pays ».
C’est aussi du reste l’avis du fondateur des ATDA, Mohamadou Diallo, qui «… définit la souveraineté comme la capacité des Etats à construire eux-mêmes leur souveraineté numérique », assurant toutefois que « cela passe également par la maîtrise des enjeux liés au cyberespace ». En effet, «la crise de la Covid-19 a fait apparaître la grande dépendance de l’Afrique vis-à-vis de l’extérieur, explique-t-il. Or, il importe pour les pays africains de prendre en main leur avenir. Pour cela, il faut maîtriser nos technologies, les canaliser et héberger les données sur nos terres africaines », plaide Diallo.
Dans cette optique, on considère les ressources humaines jouent un rôle essentiel. Ainsi, « la formation dans le secteur des nouvelles technologies, de la cybersécurité et de la protection des données, couplée à la mise en place d’une législation adaptée, permettront in fine aux États africains de prendre la direction d’un monde plus intelligent, inclusif et durable ». C’est en tout cas «… la conclusion partagée par l’ensemble des panelistes qui se sont exprimés sur la thématique de la cybersécurité.
Source : agenceecofin.com