Tout juste paru aux éditions Présence Africaine, l’essai «Être milliardaire en Afrique» de Michel Lobé Ewané brosse un subtil portrait collectif de la très élitiste caste des plus grandes fortunes du continent.
Alors que les milliardaires africains sont de plus en plus en riches et de plus en plus nombreux, portés par la croissance économique continue des dernières années, l’opinion publique reste le plus souvent suspicieuse à leur égard, les très grandes fortunes restant encore largement perçues comme illégitimes et sujettes à caution dans l’imagerie populaire de nombre de pays du continent.
Rendre justice aux créateurs d’emplois et de richesse
Récemment publié aux éditions Présence Africaine, l’essai «Être milliardaire en Afrique» ambitionne de corriger cette perception négative à travers une série de témoignages recueillis et d’enquêtes menées auprès de ces personnalités du monde des affaires.
Œuvre du journaliste camerounais Michel Lobé Ewané, ancien rédacteur en chef de Forbes Afrique, l’ouvrage s’attache notamment à rappeler la part souvent décisive jouée par ces opérateurs privés dans la prospérité ultime des nations où ils opèrent, l’objectif affiché étant de rendre «justice à ceux qui créent des emplois et de la richesse». Une célébration de l’ambition et la réussite entrepreneuriale qui n’empêche toutefois pas l’auteur de l’essai de noter, lucide, que «l’environnement des affaires en Afrique est un univers impitoyable. […] Un univers où, même lorsque des règles existent, les limites qu’elles fixent sont très souvent allègrement transgressées».
Autre aspect clé mis en avant dans l’ouvrage, le caractère panafricain des grands capitaines d’industrie du continent ; des individus que l’essayiste connaît parfaitement pour les avoir pratiqués pendant de longues années, durant sa carrière de journaliste économique.
Michel Lobé Ewané souligne ainsi que, « la plupart des hommes d’affaires africains qui sont devenus des milliardaires ont compris que leur véritable marché, c’est le continent », citant notamment le Nigérian Tony Elumelu et le Togolais Gervais Koffi Djondo. Une bonne manière de rappeler qu’à l’heure de l’intégration continentale, invoquée par les gouvernants et portée par des projets tels que la Zlecaf, la dynamique a déjà été lancée par les principales figures de proue du capitalisme africain.
Source : forbesafrique.com