Le président de l’Organisation tunisienne de défense des droits des personnes handicapées, Yosri Mazati, appelle à la création d’une structure nationale rattachée à la présidence du gouvernement dont la mission est de s’occuper des personnes à besoins spécifiques.

Au cours d’une conférence de presse consacrée à la présentation des résultats de l’observation des élections législatives du 17 décembre 2022 et à l’évaluation de l’engagement de l’ISIE (instance supérieure indépendante pour les élections) à la garantie de la participation des handicapés au processus électoral, mardi 20 décembre 2022, Mazati a souligné “l’importance de la présence des personnes handicapées en tant que législateurs au sein de l’Assemblée des Représentants du Peuple pour défendre leurs droits sans aucune tutelle”.

Il a souligné l’évolution du taux de participation des personnes handicapées dans les 700 centres de vote où le processus électoral a été observé, à l’exception d’une minorité (moins de 1%) qui a été empêchée de voter pour non détention de la carte de handicapé.

Selon Mazati, la plupart des centres de vote ne sont pas équipés pour recevoir des personnes handicapées pour voter, car 38% des bureaux de vote n’ont pas été préparés selon les normes en vigueur au niveau national et international, ce qui a posé des difficultés dans le déplacement de cette catégorie aux bureaux de vote signalant que 42% des alentours des centres de vote n’étaient pas aménagés pour les recevoir.

Il estime nécessaire de former les cadres et agents de l’ISIE pour s’occuper des personnes handicapées et communiquer avec elles appelant à aménager les centres de vote selon les normes en vigueur et à appliquer l’article 54 de la Constitution tunisienne, qui stipule que l’Etat s’engage à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les personnes handicapées et garantir leur participation à la vie publique.

Pour sa part, la secrétaire générale de l’Organisation tunisienne de défense des droits des personnes handicapées, Bouraouia Agrebi, a proposé d’affecter des conseillers dans les ministères pour prendre en charge les dossiers des personnes handicapées, ainsi que de créer des clubs d’enfance animés par des hommes et des femmes en situation de handicap. Agrebi a aussi appelé à inclure la langue des signes dans les programmes éducatifs.

Elle a estimé que la chose la plus importante qui a été constatée par les 144 observateurs de l’organisation est l’absence de la formation nécessaire du personnel de l’ISIE aux droits de l’homme et au traitement avec les personnes handicapées.