Les arrivées du mois de novembre sont généralement très importantes dans la vie de la destination Tunisie, en tant que pays récepteur de touristes.
En effet, bien que ce mois marque le début de la basse saison, ses arrivées indiquent la tendance sur les marchés émetteurs pour l’année qui suit (2023) et surtout pour la saison d’été prochaine.
Ses performances révèlent la conjoncture pour la destination : si elle est demandée ou pas par les clients ; si elle continue à être proposée sur le marché ; si elle est vendue ou pas par les circuits de distribution.
Dans le cas de la Tunisie, novembre 2022 peut être considéré comme un bon mois ; et les performances de ces entrées touristiques laissent présager d’une bonne année 2023.
En effet, au mois de novembre dernier, la Tunisie a enregistré l’arrivée de 508 541 touristes, en progression de 114,5% par rapport au même mois de l’année 2021, et rattrapant à 86,72% les entrées de novembre 2019 (l’année de référence) qui étaient de 586 451 arrivées.
Ce qui est très réconfortant, c’est que les arrivées provenant des 55 marchés émetteurs de touristes vers la Tunisie sont toutes en hausse, sans exception. 30 de ces marchés (55%) enregistrent une hausse à 3 chiffres ; entre 105,8% (marché chinois) et 688,9% (marché slovène).
Le plus spectaculaire est le marché algérien dont les entrées augmentent de 3 903,9% ! Elles passent de 4 514 (novembre 2021) à 180 858 en novembre 2022. Il faut rappeler que les frontières entre l’Algérie et la Tunisie étaient quasiment fermées l’année dernière, à cause de la pandémie de Covid-19.
Vingt-un (21) marchés (39%) sont en augmentation à 2 chiffres, oscillant entre 30% et 90%. Un seul marché est en progression à 1 chiffre.
Plus réjouissant encore est que 26 de ces 55 marchés (47,27%) sont en augmentation par rapport à 2019, l’année de référence. Cette augmentation est à 2 chiffres dans 15 de ces 26 marchés. Elle est même à 3 chiffres sur le marché slovène.
Le plus positif de ces chiffres et le signe le plus fort, c’est que 14 des 29 marchés européens recensés enregistrent des augmentations par rapport à 2019. Parmi ces marchés, il y a lieu de citer les marchés britannique et irlandais ; ainsi que les marchés des pays de l’Europe de l’Est (Tchéquie, Pologne, Hongrie…). Cette donnée ne peut que réjouir les hôteliers en premier lieu ; car les arrivées européennes sont essentiellement une clientèle destinée aux hôtels balnéaires.
Reste à résoudre les problèmes structurels
Toutefois, il faut bien relativiser ces performances, car les chiffres de ces arrivées ne sont pas énormes. Mais comme nous l’avons dit, elles indiquent une tendance haussière.
Reste toujours le problème chronique et récurent des recettes touristiques en devises qui restent très faibles, surtout avec l’érosion du dinar par rapport à l’euro et au dollar américain. Comparées à celles des destinations concurrentes, ces recettes sont ridiculement faibles, surtout si elles sont ramenées à l’entrée et à la nuitée par touriste.
Il en est de même des taux d’occupation dans les hôtels qui ne travaillent – annuellement – qu’au tiers de leur capacité. Ce taux de d’occupation annuel de l’ordre de 32% ne peut en aucun cas à lui seul assurer la rentabilité d’un établissement hôtelier, aggravée par le manque de maintenance des unités d’hébergement et la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. D’où les problèmes structurels du tourisme tunisien et auxquels il faut trouver des solutions.
Afif KCHOUK